La nouvelle Auris sera britannique malgré le Brexit

Le constructeur d'automobiles japonais Toyota a annoncé mercredi qu'il allait assembler sa nouvelle voiture familiale Auris dans son usine de Burnaston au Royaume-Uni, un soulagement pour l'industrie du pays en pleine incertitude autour du Brexit.

"Toyota Motor Europe annonce que la troisième génération de l'Auris sera assemblée dans l'usine Toyota de Burnaston dans le Derbyshire (centre de l'Angleterre). L'usine Toyota de Deeside, dans le nord du Pays de Galles, en fournira l'essentiel des moteurs", a expliqué le géant nippon dans un communiqué.

Il s'agit d'une mise en musique d'un investissement de 240 millions de livres dans l'usine de Burnaston (272 millions d'euros) annoncé en mars 2017 par le groupe japonais, afin de la moderniser et comprenant une aide du gouvernement britannique de quelque 21 millions de livres.

L'annonce de mercredi constitue une bonne nouvelle pour l'industrie manufacturière britannique, et particulièrement pour l'automobile, au moment où les constructeurs et sous-traitants se demandent quelles seront leurs conditions d'exercice à partir de la sortie du Royaume-Uni de l'UE prévue fin mars 2019.

Fondées en 1989, les usines de Burnaston et de Deeside ont constitué les premiers sites de production importants du constructeur japonais en Europe. Elles emploient actuellement plus de 3.000 personnes à elles deux et la génération actuelle de l'Auris, une petite voiture familiale, est déjà assemblée à Burnaston.

"Nous faisons tout ce que nous pouvons pour maintenir la compétitivité de nos opérations manufacturières britanniques. Avec 85% de notre production britannique exportée vers les marchés européens, le maintien d'un commerce libre et sans entrave entre le Royaume-Uni et l'Europe sera vital à notre succès futur", a prévenu Johan van Zyl, PDG de Toyota Motor Europe.

Début février, la Première ministre britannique Theresa May avait reçu au 10, Downing Street des chefs d'entreprises japonaises implantées au Royaume-Uni, pour tenter de les rassurer sur un Brexit qui les inquiète.

Le Japon est particulièrement présent dans l'industrie automobile, la pharmacie et le commerce au Royaume-Uni depuis les années 1980.

En septembre 2016, peu après le vote pour le Brexit, le Japon avait adressé une mise en garde sur l'impact du Brexit, redoutant par dessus tout l'incertitude sur les futures relations entre Londres et Bruxelles, propre à nuire aux affaires des entreprises nippones.

Depuis, le constructeur d'automobiles Nissan s'est engagé en octobre 2016 à continuer à investir au Royaume-Uni en échange de garanties obtenues auprès du gouvernement et restées confidentielles.

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