La note de Renault abaissée au rang "spéculatif" par S&P

La note du constructeur automobile Renault a été abaissée jeudi à "BB+", soit le premier rang dans la catégorie investissement spéculatif, par l'agence de notation Standard and Poor's en raison notamment des conséquences de la pandémie de Covid-19 sur ses résultats.

S&P estime que la pandémie va provoquer une baisse d'environ 15% des ventes mondiales d'automobiles cette année avant un rebond de l'ordre de 6 à 8% en 2021 et que, malgré le soutien qu'il devrait recevoir de l'État français, le bénéfice, les liquidités et la position financière de Renault devraient "s'affaiblir matériellement" en 2020 après une année 2019 déjà difficile.

S&P a en outre maintenu jeudi la note de PSA à "BBB-", soit un cran au-dessus de celle de son concurrent hexagonal.

Les deux notes sont assorties d'une perspective "négative", ce qui indique qu'elles pourraient de nouveau être abaissées prochainement.

"La perspective négative reflète le haut degré d'incertitude concernant l'impact économique de la pandémie, ses implications pour les ventes mondiales d'automobiles et dans quelle mesure cela pourrait affecter la performance de Renault, sa capacité à gérer le déclin de ses revenus, la situation de sa trésorerie et sa capacité à atteindre les objectifs en matière d'émissions de CO2", indique l'agence.

"L'apparition de la pandémie de Covid-19 ajoute aux nombreux défis que Renault affronte actuellement, y compris les efforts imposés par l'Union européenne pour réduire les émissions de CO2", souligne S&P.

Dans le cas de PSA, elle estime toutefois qu'elle juge ce constructeur "bien préparé à faire face à ses obligations en matière d'environnement avec ses produits déjà commercialisés".

Le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire a déclaré mercredi que l'État était prêt à soutenir Renault dont il détient 15% du capital.

Le président du groupe au losange, Jean-Dominique Senard, a assuré il y a une dizaine de jours qu'une renationalisation n'était "pas à l'ordre du jour", mais que Renault pourrait "solliciter des garanties auprès de l'État" sur des crédits.

Le constructeur, qui sort de plusieurs années fastes, bénéficie cependant toujours d'un "ample matelas de liquidités" a souligné S&P.

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