La Formule 1 de retour en France en 2018

La France de retour sur la grille de départ de la F1: après dix ans d'absence, le Grand Prix de France redémarrera en 2018 sur le circuit Paul-Ricard, au Castellet (Var), porté par la Région Provence Alpes Côte d'Azur (PACA).

Nous avions perdu ce GP en 1990, il revient en Provence et ce n'est que justice pour notre région", a lancé Christian Estrosi, président de la région PACA lors d'une conférence de presse organisée au siège de l'Automobile Club de France (ACF).

La date optimale souhaitée pour ce nouveau GP de France se situe à la fin de l'été 2018, entre la fin août et le début septembre, soit entre les dates habituelles du GP de Belgique et celui d'Italie.

Le dernier GP de France de F1 a eu lieu en 2008, sur le circuit de Magny-Cours (Nièvre), avec un déficit important épongé par l'Etat et les collectivités locales. Entre 1971 et 1990, il avait eu lieu 14 fois au Castellet, à l'époque où Paul Ricard, l'homme d'affaires provençal et spécialiste du pastis, payait une grosse partie de la facture. Le circuit du Castellet porte toujours son nom.

C'est donc une parenthèse de dix ans que cette renaissance s'apprête à refermer.

"Les contrats ont beaucoup changé depuis 25 ans", a plaisanté Me Arnaud Péricard, au coeur ces derniers mois des négociations avec la société Formula One Management (FOM) de Bernie Ecclestone, le grand argentier de la F1 et ancien propriétaire du circuit varois.

Les chiffres sont connus et confirmés depuis lundi: le budget du retour du GP de France sera de "30 millions d'euros par an, dont 14 millions venant des collectivités locales et 16 millions de recettes directes (billetterie, produits dérivés, etc.). L'impact pour l'économie locale sera de 65 millions d'euros", a affirmé M. Estrosi, sur la base d'un audit du cabinet international Deloitte.

La F1 à la française, sur fond de politique, revient donc sur un circuit privé, poussé par une région majoritairement à droite. Alors que toute la période du circuit de Magny-Cours, de 1991 à 2008, avait été orchestrée par des élus locaux de gauche, encouragés par le président François Mitterrand. Le circuit de Magny-Cours est d'ailleurs toujours la propriété du département de la Nièvre.

"Le Var accueille 12 millions de touristes par an, ils ne dorment pas tous sur les plages", a souligné Hubert Falco, sénateur-maire de Toulon. "Nos territoires ont besoin de grands événements culturels et sportifs", a-t-il ajouté.

 

Estrosi: "Bernie" a cru en nous

Selon M. Estrosi, le circuit Paul-Ricard "a fait beaucoup d'efforts et d'investissements ces dernières années: 80 millions d'euros investis par ses actionnaires depuis 2002, dont 12 millions depuis cinq ans pour se mettre aux normes. C'est une infrastructure reconnue et appréciée".

"Nous allons encore dépenser deux millions d'euros en 2017 pour refaire l'enrobé du circuit", a indiqué Stéphane Clair, le directeur du circuit. Il a aussi indiqué que "le prix moyen du week-end de F1 sera autour de 150 euros pour trois jours".

"Le moment crucial, c'est quand nous avons rencontré Bernie Ecclestone le 16 novembre à Genève, au siège de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), en présence de son président Jean Todt" a aussi confié M. Estrosi. "Nous avons mis tous les éléments chiffrés sur la table, il nous a cru et j'ai senti qu'il nous faisait confiance", a ajouté le président de région.

Un Groupement d'intérêt public (GIP) va être constitué début 2017, autour de la société Excelis, gestionnaire du circuit varois, et des collectivités locales. Il sera le promoteur de l'événement et fournira la garantie bancaire souhaitée par la FOM.

La région a aussi l'intention de développer plusieurs filières industrielles autour d'un GP de France de F1 qui sera considéré comme "un moteur" pour l'économie locale, a ajouté M. Estrosi, en soulignant l'intérêt des entreprises déjà présentes sur le parc d'activités de Signes, juste à côté du circuit Paul-Ricard.

Ce GP de France permettra aussi d'organiser une grande opération de sensibilisation à la sécurité routière dans la région PACA, en liaison avec la FIA, a souligné Jean Todt, présent à Paris grâce à un message vidéo enregistré la semaine dernière.

dlo/lrb/aro

© 2016AFP