La Fonderie du Poitou Alu toujours en sursis

Le sort de la Fonderie du Poitou Alu, sous menace de liquidation judiciaire, reste en sursis et le sous-traitant automobile de la Vienne cherche encore un investisseur financier qui accompagnerait une transition vers l'électrique aidée par l'Etat, a-t-on appris jeudi de source syndicale.

La semaine dernière, la date butoir du 11 janvier fixée par le tribunal de commerce a été atteinte sans qu'un repreneur ne se soit manifesté, prélude généralement à une déclaration de liquidation judiciaire.

Cependant, l'usine fabrique encore des culasses indispensables à son unique client Renault, qui n'a pas encore de nouveau fournisseur pour ce modèle, a expliqué à l'AFP Jean-Philippe Juin, délégué syndical CGT et porte-parole de l'intersyndicale CGT/CFE-CGC.

Forts de ce levier de négociation, les salariés continuent de produire ces pièces mais bloquent leur sortie d'usine, a-t-il ajouté.

Lors d'une visioconférence réunissant notamment représentants de Renault, de l'Etat et des syndicats mercredi soir, la piste d'un repreneur financier, et non industriel, a été évoquée, selon M. Juin.

Ce repreneur, encore à trouver, accompagnerait la reconversion du site et des 320 salariés vers l'automobile électrique, un investissement de plus de 20 millions d'euros qui serait financé sur fonds publics. Puis, il pourrait ensuite passer la main à un industriel.

En attendant, les syndicats ont un nouveau rendez-vous avec les pouvoirs publics et Renault le 26 janvier, et la CGT, qui dénonce les fermetures à répétition des équipementiers automobiles liées aux délocalisations, a appelé à un "grand rassemblement populaire" samedi matin devant une autre fonderie en difficulté, celle de SAM dans l'Aveyron.

Filiale du groupe Alvance de l'Indo-Britannique Sanjeev Gupta, Fonderie du Poitou Alu se trouve en difficulté depuis plusieurs années. L'usine mitoyenne Fonderie du Poitou Fonte, qui produisait pour Renault des carters diesel, a fermé ses portes cet été.

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