La FNA s'oppose aux exigences des experts

C’est avec une grande stupéfaction que la FNA prend connaissance du communiqué de la CFEA " Recommandations sanitaires relatives à la continuité du service d’expertise ". La FNA vient d’adresser un courrier pour répondre à la CFEA et à son président, François Mondello.

Chaque organisation professionnelle doit rester dans le cadre de sa mission  

La Confédération Française des Experts en Automobile (CFEA) s’est crue autorisée à édicter de son propre chef, et sans aucune concertation, les règles sanitaires liées au covid-19 que tout réparateur devrait, selon elle, appliquer pour assurer la sécurité des experts automobiles lors de leurs interventions pour expertiser des véhicules sinistrés. Non seulement les réparateurs n’ont pas attendu les experts pour prendre leurs responsabilités sur le plan sanitaire, mais en outre cette démarche qui est pour le moins surprenante dénote l’approche condescendante des experts automobiles dans leurs relations avec les carrossiers réparateurs.  

La FNA tient d’abord à rappeler qu’il n’existe aucune hiérarchie dans la relation « expert-réparateur ». Trop longtemps considérés comme le maillon exécutant de la relation par les experts, les carrossiers disent “STOP” !  

 La branche des services de l’automobile s’est fortement mobilisée dès le départ de cette crise sanitaire pour garantir un cadre de travail sécurisé pour les actifs comme pour les automobilistes. Si la CFEA avait pris la peine de se renseigner, la FNA aurait pu présenter le guide de bonnes pratiques mis en place pour les entreprises des services de l’automobile construit sur la base des consignes officielles émises par le Gouvernement.   

Il revient à chaque corps de métier d'appliquer les gestes sanitaires appropriés pour se préserver et préserver les autres du virus. Les réparateurs n’ont pas attendu la CFEA pour instaurer des mesures d’hygiène strictes dans leurs entreprises, de l’accueil du client jusqu’à la restitution du véhicule. Chaque organisation professionnelle doit rester à sa place :   
Comment la CFEA peut-elle émettre des recommandations sanitaires impératives relatives au service de la réparation sans même solliciter les réparateurs ? Comment une confédération responsable peut-elle avoir une telle prétention ?  

Pire, à aucun moment la CFEA ne se préoccupe de la responsabilité incombant aux experts de mettre en œuvre eux-mêmes les bonnes pratiques garantissant la sécurité des carrossiers et des automobilistes lors de leurs interventions. 

 

3 recommandations inappropriées qui ont choqué les réparateurs automobiles :  

 1) La CFEA demande que le réparateur ne soit pas présent lors de l’expertise d’un véhicule 

La FNA ne tolère pas cette préconisation contraire à toutes les règles professionnelles adoptées pour préserver les droits des assurés et des intervenants sinistres. Dès l’instant où le réparateur et l’expert auront toutes les protections nécessaires et qu’ils maintiendront un espace de plus d’un mètre entre eux, la présence du réparateur sera tout à fait légitime. Pour rappel, le respect du contradictoire lors d’une “visite terrain” ne peut se faire qu’en présence du réparateur.  

 

2) La CFEA demande l’utilisation de détergents désinfectants puis l’usage d’eau de javel pour le nettoyage de l’ensemble des éléments du véhicule. 

 Cette recommandation n’est pas adaptée : le réparateur automobile est directement concerné et par conséquent le plus légitime pour sélectionner les bons produits selon les surfaces en parfaite conformité avec les recommandations du Ministère.  

 

3) La CFEA recommande à ses experts de ne pas se déplacer sur le terrain si le réparateur ne confirme pas au préalable avoir isolé et décontaminé le véhicule.  

Les réparateurs ont déjà leur protocole à suivre défini par l’ensemble des acteurs du dialogue social et validé par le gouvernement. La CFEA n’a aucune légitimité à remettre en doute ces mesures de protection selon ses propres règles. La FNA restera très vigilante sur ce point et prévient qu’elle ne laissera passer aucun litige de refus de passage voire pire, de tentative de détournement.   

Si la CFEA souhaite qu’une procédure particulière supplémentaire, dépassant le cadre réglementaire, soit mise en place par le réparateur, cette prestation comme toute autre prestation devra être rémunérée au temps passé ou sur une base forfaitaire sans aucun refus.  

 

La FNA demande du professionnalisme  

En associant l’ensemble des professionnels à cette démarche, un dialogue constructif aurait permis à ce que chacun puisse travailler dans les meilleures conditions et en bonne intelligences. Or, il n’en n’est rien. La FNA attend cette fois-ci de réelles mesures de la part de la CFEA concernant non pas les réparateurs mais les experts : 
 Comment l’expert va-t-il protéger les réparateurs et ses clients suite dans le cadre de l'expertise du véhicule ? 

De réelles mesures doivent être prises de toute urgence !