La circulation différenciée, pas encore bien comprise

"J'ai commandé la vignette mais je ne l'ai pas encore reçue", "On m'a dit que je n'en avais pas besoin"... Les automobilistes parisiens contrôlés tentaient lundi d'obtenir la clémence des policiers, lors de la première journée de circulation différenciée.

Lundi, les véhicules les plus polluants étaient interdits de rouler à Paris et en proche banlieue, dans le cadre de la mise en place de la circulation différenciée, en raison d'un nouvel épisode de pollution de l'air.

La mesure concernait les véhicules non classés (pour la plupart dont l'immatriculation est antérieure à 1997) et les véhicules de classe 5 (immatriculés entre 1997 et 2001) selon la classification des vignettes Crit'Air, obligatoires depuis mi-janvier à Paris et dans 69 communes, a précisé la préfecture. Les autres véhicules disposant des vignettes Crit'Air de classe 1 à 4 pouvaient circuler.

"Franchement, j'avais pas compris. Mais de toute façon, faut bien que j'aille travailler", lance Mohamed, contrôlé porte Maillot au volant d'une voiture immatriculée en 1996 et donc interdite à la circulation dans Paris.

A 08H00, une centaine de contraventions avaient déjà été dressées, selon la préfecture de police de Paris.

Contrôlé car il ne présentait pas de vignette Crit'Air sur son pare-brise, Abdé, 26 ans, tente d'amadouer les policiers en argumentant "J'ai commandé ma vignette, mais je ne l'ai pas encore reçue", sans pour autant être en mesure de présenter un récépissé.

Selon la sous-directrice régionale à la circulation et sécurité routière Françoise Hardy, présente sur place, "une certaine tolérance est encore appliquée lundi sur les vignettes, on fait encore de la pédagogie. Mais les véhicules interdits à la circulation sont verbalisés".

 

"Mieux que la circulation alternée"

Les contrevenants risquent une amende de 68 à 135 euros dans la zone à circulation restreinte qui concerne Paris et la proche banlieue, et de 22 euros dans les 70 communes de l'agglomération.

Une vignette jaune de classe 2 sur le pare-brise, Michel ne comprend pas pourquoi il est malgré tout contrôlé. "Je suis en règle, c'est insensé de faire perdre son temps aux gens comme ça", peste-t-il en remontant dans sa voiture.

Isabelle, elle, qui attend de recevoir sa vignette de classe 3, avoue qu'elle ne sait pas à quoi ça correspond mais "trouve ça bien".

"C'est mieux que la circulation alternée, car au moins ce sont les voitures les moins polluantes qui continuent à circuler", dit-elle.

De son côté, le Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) qui gère les transports en commun dans la capitale avait mis en place lundi un "forfait antipollution" toutes zones au tarif de 3,80 euros par jour, alors qu'il varie habituellement entre 7,30 (zone 1-2) et 17,30 euros (zone 1-5).

L'organisme chargé de la surveillance de la qualité de l'air, avait alerté sur un possible dépassement du "seuil d'alerte" (80 µg/m3) de la concentration en particules dimanche.

Craignant que cette pollution, liée à une météo caractérisée par une situation anticyclonique, des températures très basses et l'absence de vent, ne continue, la préfecture de police de Paris a décidé pour la première fois d'instaurer une journée de circulation différenciée lundi.

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