La CGT Renault déplore un "emballement médiatique"

La coordination CGT de Renault a vivement déploré "l'emballement médiatique" qui a suivi jeudi les révélations par son syndicat au centre technique de Lardy (Essonne) de perquisitions par la répression des fraudes, qui a occulté la dénonciation de "conditions de travail toujours plus dégradées".

"De là est partie une véritable flamblée médiatique très éloignée des problématiques posées la CGT Lardy" mais "ce que la CGT a d'abord révélé, c'est les conditions sociales de Lardy", a expliqué sur RTL le délégué syndical central Fabien Gâche. C'est-à-dire "le décalage de plus en plus important entre ce que les directions d'entreprise affichent d'un point de vue médiatique et la réalité de ce que l'on peut faire au vu des conditions sociales et de la manière dont sont gérées les entreprises".

Dans un tract de 4 pages, la CGT du site de Lardy a d'abord pointé "l'infaisabilité d'atteindre" les objectifs du plan d'investissements de 50 millions d'euros annoncé en décembre par le groupe pour réduire l'écart entre les émissions polluantes de ses voitures en conditions d'homologation et en situation réelle, souligne également dans un communiqué la coordination CGT.

Le syndicat reproche à "une part importante de la presse", "à la recherche du scoop", de s'être "déchaîn(ée) sur le pseudo parallèle des tricheries de Volkswagen, sans une fois encore se préoccuper des réalités vécues". Avec "des conséquences particulièrement désastreuses pour les salariés mais aussi pour les clients de Renault".

Dans un communiqué envoyé dans la matinée à la presse avec le tract, le syndicat du centre technique écrivait que les perquisitions avaient été menées dans des "secteurs" ("homologation et mise au point des contrôles moteur") qui "laissent fortement penser" que ces "perquisitions" sont "liées aux conséquences de l'affaire des +moteurs truqués+ de Volkswagen".

Après la révélation de perquisitions, confirmées par Renault, le titre du groupe a perdu jusqu'à plus de 20% de sa valeur, pour clôturer à -10%.

La ministre de l'Écologie Ségolène Royal a indiqué jeudi que les tests de pollution réalisés en France à la suite du scandale Volkswagen par une commission indépendante ont montré un "dépassement de normes" pour le CO2 et les oxydes d'azote chez Renault et "plusieurs" marques étrangères mais "pas de logiciel de fraude".

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