La CGT Goodyear revendique 400 inscriptions au projet de Scop à Amiens

La CGT Goodyear a revendiqué jeudi 400 inscriptions d'anciens salariés de l'usine d'Amiens-Nord au projet de Scop défendu par le syndicat, qui compte le présenter au ministre de l'Economie Emmanuel Macron.

L'usine de pneumatiques Goodyear d'Amiens-Nord, dont la fermeture en janvier 2014 a entraîné quelque 1.143 licenciements, a annoncé qu'elle présenterait bientôt à la préfecture de la région Picardie son projet de Scop (coopérative ouvrière) destiné à la reprise de l'activité agraire du site.

"Près de 400 salariés de l'usine d'Amiens-Nord sont déjà inscrits dans la démarche SCOP en vue de relancer une activité de production de pneus dans l'usine d'Amiens nord", a indiqué dans un communiqué la CGT.

Les anciens salariés "se réuniront le 23 avril prochain à la salle des fêtes de Le Hamel (Somme) pour valider une première présentation de leur projet pneumatique agraire avant d'aller le 30 avril 2015 en délégation jusqu'à la préfecture de région afin de le déposer officiellement à la commission de revitalisation", a ajouté la CGT.

Une délégation qui doit se rendre au ministère de l'Economie "sera organisée la semaine suivante", selon le syndicat.

Selon une source  proche du dossier, cette idée ne semble toutefois pas avoir les faveurs du gouvernement.

Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, qui a reçu mardi à Paris des élus de la région, a d'ailleurs exprimé sa volonté de redonner à ce site industriel des perspectives d'avenir en aidant "à relocaliser de nouvelles industries".

Le projet de Scop n'a pas été évoqué au cours de cette réunion, mais selon une source proche du dossier, il peine à convaincre essentiellement parce que Goodyear ne veut pas céder ses brevets et sa marque.

L'avocat de la CGT Fiodor Rilov et le leader syndical Mickaël Wamen répètent pourtant que ce projet, refusé par Goodyear en 2012, a évolué. Un argument insuffisant, semble-t-il, pour faire changer d'avis Goodyear. Aujourd'hui, seul le groupe américain Titan (candidat un temps à la reprise de l'activité agraire) est autorisé, via une licence, à produire et à vendre des pneus de la marque Goodyear.

Dans deux lettres ouvertes, la CGT a réclamé en janvier 2014 un moratoire de six mois sur le démantèlement des outils de production de l'usine ainsi que l'aide d'Emmanuel Macron.

L'échec en novembre des discussions entre Goodyear Dunlop Tires France et l'américain Titan avait provoqué un choc à Amiens, ville déjà fortement touchée par le chômage. Une reprise de l'activité des pneus agraires pourrait permettre de sauver plus de 300 emplois dans la fermeture du site.

© 2015AFP