La Bourse de Tokyo rebondit (Nikkei +1,22%)

La Bourse de Tokyo a fini en nette hausse mardi, aidée par le repli du yen face au dollar et le rebond de Wall Street lundi, alors que se dissipaient les inquiétudes géopolitiques liées aux attentats de Paris. L'automobile, l’énergie et la sidérurgie progressent.

Le Nikkei des 225 valeurs vedettes a effacé ses pertes de la veille, gagnant à l'issue des échanges 1,22% (+236,94 points) à 19.630,63 points.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part progressé de 0,93% (+14,58 points) à 1.586,11 points.

La séance a été plutôt active avec 2,25 milliards de titres échangés sur le premier marché.

Sur le volet des changes, le dollar valait 123,38 yens, soit quasiment un yen de plus que son cours de lundi à la clôture, tandis que l'euro se redressait légèrement à 131,54 yens.

La devise nippone, considérée comme une valeur refuge, s'était renforcée dans la foulée des attaques en France, un mouvement qui avait pesé lundi sur le marché, également miné par l'annonce d'une nouvelle récession au Japon.

Les investisseurs tokyoïtes semblaient avoir retrouvé le moral mardi, encouragées par la performance de la Bourse new-yorkaise où le Dow Jones a pris 1,38% et le Nasdaq 1,15%.

Ils se tournent désormais vers la Banque du Japon (BoJ), qui se réunit mercredi et jeudi pour décider ou non d'assouplir sa politique monétaire. La plupart des économistes misent sur un statu quo.

Sur le front des valeurs, les groupes pétroliers, déjà en hausse lundi sur des rumeurs de consolidation du secteur, ont été de nouveau prisés, profitant d'une embellie temporaire des cours de l'or noir: JX Holdings a bondi de 3,40% à 498,5 yens et Inpex de 1,88% à 1.215 yens.

Idem pour les sidérurgistes: JFE Holdings s'est envolé de 6,77% à 1.923 yens, et Nippon Steel & Sumitomo Metal (NSSM) de 3,49% à 2.459,5 yens.

 

La collaboration Uniqlo-Toray saluée

Dans l'automobile, Mazda, le constructeur japonais qui a le plus misé sur la technologie diesel, a fortement grimpé (+3,63% à 2.521 yens), porté par les rapports enthousiastes de maisons de courtage, jugeant minime l'impact du scandale Volkswagen sur ses recettes.

Ses concurrents Toyota et Nissan ont retrouvé des couleurs à la faveur de l'affaiblissement du yen, un atout pour ces grands groupes exportateurs: le premier s'est apprécié de 1,80% à 7.545 yens et le second de 1,11% à 1.270 yens.

Fast Retailing, groupe d'habillement qui chapeaute notamment les griffes Uniqlo, Comptoir des cotonniers ou encore Princesse tam.tam, s'est redressé (+2,06% à 47.400 yens), même si son patron Tadashi Yanai a s'attend à un possible recul des ventes de certaines marques en France après les attentats, selon des propos rapportés par la presse.

L'enseigne Uniqlo a par ailleurs annoncé la troisième phase de sa collaboration, nouée il y a dix ans, avec le fabricant de textiles Toray, qui lui fournit une large gamme de vêtements techniques ("HeatTech"). Entre 2016 et 2020, le volume total de transactions entre les deux compagnies devrait atteindre 1.000 milliards de yens (7,5 milliards d'euros) contre 4 milliards pour la période 2011-2015.

L'action de Toray, que ce partenariat a sauvé d'une passe difficile au début des années 2000, a gagné 2,56% à 1.141 yens.

Les compagnies aériennes, plombées la veille par les craintes entourant le secteur touristique, ont repris leur élan: ANA a grignoté 0,24% à 362,8 yens et Japan Airlines (JAL) 0,57% à 4.584 yens.

Toshiba a augmenté de 0,27% à 289,6 yens. Le conglomérat a fait une mise au point après des critiques de la presse japonaise sur la non comptabilisation dans ses résultats des dépréciations de Westinghouse, sa filiale nucléaire américaine. Il a détaillé dans un communiqué ces pertes et promis de mieux communiquer à l'avenir, tout en assurant avoir agi dans les règles.

anb/mml

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