La Bourse de Tokyo a terminé en nouvelle hausse jeudi, grâce au repli du yen et à la performance de Wall Street qui a bien accueilli le discours du président américain Donald Trump.
A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a gagné 0,88% (+171,26 points) à 19.564,80 points, au plus haut en deux mois. Il avait déjà pris 1,44% mercredi.
L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part progressé de 0,75% (+11,60 points) à 1.564,69 points.
La séance a été plutôt active avec 2,2 milliards de titres échangés sur le premier marché.
Sur le volet des changes, le dollar a franchi la barre des 114 yens contre 113,40 yens à la fermeture de la place tokyoïte mercredi. Idem pour l'euro qui a regrimpé à 120,10 yens contre 119,70 yens.
Le billet vert a poursuivi son ascension alors que grandissent les spéculations sur un relèvement imminent des taux d'intérêt américains après des déclarations en ce sens de plusieurs responsables de la Réserve fédérale.
La banque centrale tient une réunion monétaire dans quinze jours, les 14 et 15 mars.
Depuis l'élection de Donald Trump, un vent d'optimisme souffle sur l'économie américaine. Ses promesses de relance budgétaire ont propulsé Wall Street à des niveaux inédits, malgré le peu de détails sur la mise en oeuvre des réformes.
"Les inquiétudes sur un renforcement excessif du yen se dissipent", a commenté Toshikazu Horiuchi, chez IwaiCosmo Securities. "Cet élan positif semble solide, même si des investisseurs se demandent dans quelle mesure le président Trump va réellement remplir ses engagements".
Le moral a aussi été soutenu par des indicateurs favorables aux Etats-Unis, en Chine et dans la zone euro.
- Nintendo en berne -
Les espoirs de resserrement monétaire aux Etats-Unis ont porté les titres financiers (Mitsubishi UFJ Financial Group +1,97% à 763 yens, Mizuho Financial +1,33% à 213,3 yens, Nomura +1,50% à 753,1 yens), tandis que les groupes exportateurs profitaient, modestement, du repli du yen (Toyota +0,06% à 6.470 yens, Nissan +0,31% à 1.124 yens).
Parmi les autres valeurs, le titre Nintendo a évolué à rebours du marché (-1,76% à 22.875 yens) à la veille de la commercialisation de sa nouvelle console, la Switch, un modèle de salon dont la particularité est d'être portable et de permettre de jouer également à l'extérieur. Le prix de vente au Japon, environ 350 euros, pourrait être un peu dissuasif, mais il est probable néanmoins que des fans des sagas Nintendo, comme Mario ou Zelda, se précipiteront dans les commerces vendredi.
L'action du rival Sony, dont la console PlayStation 4 est plus complémentaire que concurrente, a de son côté pris 1,53% à 3.583 yens.
L'action Toshiba, qui anime la cote depuis des semaines, pas toujours de façon positive, a cette fois avancé de 2,69% à 217,2 yens. Le patron du groupe taïwanais Hon Hai/Foxconn, Terry Gou, a montré un intérêt très fort pour l'activité des puces-mémoires de Toshiba, laquelle doit être cédée en tout ou partie pour aider le conglomérat à sortir du gouffre dans lequel l'a plongé sa filiale nucléaire.
"Nous pouvons aider les affaires de Toshiba, apporter des fonds", a dit celui qui avait déjà bataillé ferme pour prendre le contrôle de Sharp, une opération qui s'avère pour le moment gagnante et sur la réussite de laquelle il veut s'appuyer pour inciter Toshiba à lui faire confiance.
L'action de l'opérateur de télécommunications cellulaires NTT Docomo a peu bougé (-0,18% à 2.683 yens) en dépit d'un entretien avec le patron publié dans le Nikkei confirmant des investissements pour concrétiser le projet de proposer des prestations 5G dès 2020 à l'occasion des jeux Olympiques de Tokyo. NTT Docomo travaille depuis des années sur la 5G et a toujours été un pionnier mondial dans ce domaine.
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