La Bourse de Tokyo finit encore en baisse

La Bourse de Tokyo a terminé mercredi en repli après avoir déjà chuté de près de 2% mardi, minée par les débuts décevants sur le marché de la filiale de télécoms mobiles du géant japonais SoftBank Group.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 0,60% (-127,53 points) à 20.987,92 points, et l'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a reculé de 0,41% (-6,36 points) à 1.556,15 points.

Sur le volet des devises, le dollar valait 112,35 yens, contre 112,59 yens mardi à la fermeture de la place tokyoïte, ce qui n'est pas favorable à l'achat d'actions, tandis que l'euro remontait légèrement à 127,93 yens, contre 127,72 yens.

Les places financières sont fébriles depuis le début du mois d'octobre, sur fond d'inquiétudes relatives à la croissance économique mondiale et aux tensions commerciales Chine/USA. Et le Nikkei ne fait pas exception, alternant dégringolade et rebond.

Cette fois, le moral des actionnaires a été entamé d'emblée par les ternes premiers pas en Bourse de SoftBank Corp: "l'action s'est échangée à un cours inférieur à son prix d'introduction" tout au long de la journée, ont souligné les analystes Okasan Online Securities dans une note.

Le titre valait 1.463 yens à l'ouverture et a fini encore plus bas, à 1.282 yens, soit 14,5% au-dessous de son cours d'introduction.

Sa maison-mère SoftBank Group a, elle, décliné de 0,90% à 8.184 yens. Elle peut malgré tout se vanter d'avoir réalisé la deuxième plus importante levée de fonds mondiale par une mise sur le marché, soit l'équivalent de 23,5 milliards de dollars au cours de la journée, juste derrière celle du chinois Alibaba en 2014.

Les investisseurs étaient en outre "d'humeur attentiste" avant une décision monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), selon Okasan Securities. La banque centrale devrait relever ses taux d'intérêt malgré les mises en garde du président Donald Trump.

De son côté, la Banque du Japon (BoJ) a débuté mercredi une réunion de deux jours, à l'issue de laquelle se profile un maintien de ses ambitieuses mesures de soutien à l'économie, dans un contexte de faible inflation et de nombreuses incertitudes.

- Mercari plonge encore -

Sur le front des valeurs, de nombreux titres vedette ont subi un fort déclin: le pionnier des jeux vidéo Nintendo a par exemple lâché 3,19% à 30.000 yens, tandis que Fast Retailing (Uniqlo) perdait 1,68% à 59.000 yens.

Les compagnies pétrolières ont aussi connu une piètre séance, alors que les cours du pétrole ont plongé à leur plus bas niveau depuis plus d'un an: Inpex a dévissé de 7,19% à 1.006 yens, Idemitsu Kosan 2,98% à 3.580 yens et Showa Shell 2,98% à 1.527 yens.

A l'autre bout du Nikkei, se sont distingués le groupe du secteur des semi-conducteurs Advantest (+2,75% à 2.198 yens), le spécialiste des robots industriels Yaskawa Electric (+2,11% à 3.040 yens) ou encore le constructeur de petites voitures et deux-roues Suzuki (+2,46% à 5.699 yens).

Les autres groupes automobiles ont pour la plupart fini dans le rouge, à l'unisson du marché, comme Toyota (-0,19% à 6.762 yens) ou Nissan (-0,68% à 921,5 yens). Idem pour les électroniciens Sony (-0,57% à 5.550 yens) et Panasonic (-1,07% à 1.056,5 yens).

A noter enfin, une nouvelle forte baisse de Mercari: l'action a lâché 4,40% à 2.020 yens, au lendemain d'une chute de 8,92%.

Cette plateforme de vente de produits d'occasion de particulier à particulier, sorte de "Bon Coin" japonais qui avait fait une tonitruante entrée en Bourse en juin, a annoncé la liquidation de sa filiale européenne, Mercari Europe, revers dans sa stratégie d'expansion internationale.

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