La Bourse de Tokyo finit en repli de 0,27%

La Bourse de Tokyo a fini dans le rouge mardi, affectée par une hausse du yen sur fond d'inquiétudes géopolitiques liées notamment à la Corée du Nord, dans un climat attentiste à l'approche de la saison des résultats d'entreprises.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 0,27% (-50,01 points) à 18.747,87 points.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part reculé de 0,30% (-4,55 points) à 1.495,10 points.

Sur le volet des changes, le dollar est retombé à 110,70 yens, contre 111,40 yens lundi à la fermeture de la place tokyoïte, un mouvement défavorable aux titres des groupes exportateurs nippons. Même tendance pour l'euro qui oscillait autour de 117,18 yens, contre 118 yens la veille.

La Corée du Nord a dénoncé mardi le déploiement "insensé" d'un groupe aéronaval américain, en se disant prête à la "guerre".

"De par notre position géographique, de nombreux investisseurs au Japon accordent une attention particulière à la situation nord-coréenne", a commenté Toshihiko Matsuno, chez SMBC Friend Securities. "Les tensions se sont accrues depuis l'envoi par les Etats-Unis" du porte-avions USS Carl Vinson et de son escadre vers la péninsule coréenne, a-t-il dit à l'AFP.

Le dossier syrien inquiète aussi, alors que les Etats-Unis, après leur frappe de la semaine dernière, ont averti de nouveau le régime de Bachar Al-Assad de ne pas procéder à de nouvelles frappes chimiques.

Les courtiers pointaient par ailleurs les craintes entourant l'élection présidentielle française, à moins de deux semaines du premier tour. Si les marchés redoutent une victoire de la candidate d'extrême droite Marine Le Pen, ils surveillent également la forte dynamique du candidat de gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, dont le ton est plutôt défiant envers l'Union européenne (UE).

Sur le plan économique, le dollar s'est affaibli après des propos prudents de la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), Janet Yellen, qui a réaffirmé la volonté de la banque centrale d'agir graduellement pour relever ses taux.

- Jour J pour Toshiba -

Parmi les 225 composantes du Nikkei, tous les yeux étaient rivés vers Toshiba, dans l'obligation de publier mardi ses résultats trimestriels après déjà deux reports.

Selon les dernières informations de presse, le conglomérat industriel s'orientait vers la présentation de comptes non audités pour la période d'avril à décembre 2016, faute d'aval de ses commissaires aux comptes. Il n'a toutefois rien annoncé en séance, une incertitude qui a fait glisser le titre de 2,69% à 223,5 yens.

Même s'il rend sa copie dans la journée, le groupe demeurera sous la menace d'une radiation de la cote. Le Tokyo Stock Exchange (TSE) peut prendre une telle décision s'il juge insuffisants les efforts de la compagnie pour améliorer ses contrôles internes après un précédent scandale comptable en 2015. La sanction tombera aussi si elle ne parvient pas à redresser sa situation financière d'ici à mars 2018.

Du côté des autres valeurs phares, le secteur automobile a été dans l'ensemble bien orienté. Nissan a avancé de 0,24%, tandis que Toyota a pris 0,23% à 5.910 yens après avoir fait état d'un investissement de 1,33 milliard de dollars pour moderniser son usine de Kentucky, dans le cadre d'une enveloppe de 10 milliards de dollars sur cinq ans promise début janvier. Le président américain Donald Trump s'est félicité de cet engagement.

Dans les technologies, Sony a perdu 0,59% à 3.532 yens, Panasonic 0,39% à 1.266 yens et Nintendo 0,23% à 25.717 yens.

La chute a été bien plus prononcée pour Sharp qui a dégringolé de 9,65% à 365 yens, après avoir déjà dévissé de 11% lundi sur des craintes de valorisation excessive.

bur-anb/mcj

© 2017AFP