La Bourse de Tokyo, finit en net repli (-1,44%)

La Bourse de Tokyo a rechuté lundi sur fond de regain du yen, valeur refuge, alors que les investisseurs doutent de plus en plus de la capacité de Donald Trump à mettre en oeuvre ses réformes.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 1,44% (-276,94 points) à 18.985,59 points, au plus bas depuis le 9 février.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part reculé de 1,26% (-19,53 points) à 1.524,39 points.

Sur le volet des changes, le renforcement du yen a pesé sur les titres des groupes exportateurs nippons: le dollar est tombé à 110,27 yens, contre 111,45 yens vendredi à la clôture de la place tokyoïte, tandis que l'euro fléchissait à 119,61 yens (contre plus de 120 yens).

Le président américain a subi une lourde défaite politique vendredi après la mise en échec de son projet phare de réforme du système de santé. "S'il y a eu peu de panique vendredi, les marchés vont continuer à percevoir (cet épisode) comme un test décisif quant à la capacité de l'administration Trump à mener à bien le programme du président", a estimé dans une note Stephen Innes, trader chez Oanda.

La question est désormais de voir si la Maison Blanche délivre rapidement "un message convaincant sur la réforme fiscale", prochain grand projet dont la perspective a fortement soutenu les places financières mondiales depuis l'élection de Donald Trump début novembre.

- Toshiba scruté -

Parmi les 225 composantes du Nikkei, les constructeurs automobiles ont été particulièrement pénalisés par l'appréciation de la devise nippone: Toyota a décliné de 1,13% à 6.518 yens, Honda de 1,45% à 3.390 yens et Mitsubishi Motors de 1,32% à 672 yens.

Idem pour les titres financiers: Mitsubishi UFJ Financial Group a lâché 1,74% à 704,6 yens, Sumitomo Mitsui 1,21% à 4.153 yens et Nomura 3,54% à 696,4 yens.

Les firmes d'électronique ont connu un sort contrasté: Sony a cédé 0,72% à 3.577 yens, mais Panasonic a progressé de 0,16% à 1.195,5 yens alors que se profile, selon la presse, de nouvelles restructurations pour un groupe qui a déjà profondément transformé ses activités ces dernières années, laissant de côté un grand pan de l'électronique grand public au profit de la fourniture d'équipements et composants aux professionnels des secteurs de l'automobile et de l'immobilier.

Habituée des soubresauts, l'action Toshiba a perdu 2,06% à 218,4 yens après une séance chaotique qui l'a vue monter de 4%, puis décrocher de 6,5%. C'est que les incertitudes restent nombreuses pour le conglomérat industriel empêtré dans une débâcle financière.

Le conseil d'administration de Westinghouse, filiale nucléaire américaine de Toshiba, doit se réunir mardi pour décider d'un placement en redressement judiciaire, a rapporté le quotidien économique Nikkei. Toshiba devrait ensuite donner son aval un peu plus tard dans la semaine.

La compagnie d'électricité Tepco, opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima, a de son côté plié de 1,88% à 417 yens. Les actionnaires n'ont visiblement pas été convaincus par les projets de changements à la tête du groupe, qui ont filtré dans la presse et apparaissent mineurs.

anb/php

© 2017AFP