La Bourse de Tokyo en repli (Nikkei -0,81%)

La Bourse de Tokyo, malgré un démarrage positif, a fini en baisse vendredi, effaçant tous ses gains du premier trimestre, sur fond d'inquiétudes persistantes sur la situation politique aux Etats-Unis et en Europe.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 0,81% (-153,96 points) à 18.909,26 points. Sur l'ensemble de la semaine, il a perdu 1,83%.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part reculé ce vendredi de 0,98% (-14,99 points) à 1.512,60 points.

Sur le volet des changes, l'orientation était pourtant favorable aux groupes exportateurs nippons, le dollar s'élevant à 111,83 yens, contre 111,15 yens la veille à la fermeture de la place tokyoïte. L'euro s'est de son côté replié à 119,45 yens, contre 119,55 yens.

La Bourse avait ouvert en hausse dans le sillage de Wall Street après une statistique américaine positive, tandis que les investisseurs prenaient connaissance d'une légère accélération de l'inflation au Japon et d'un rebond de la production industrielle.

Mais "la vigueur du marché a commencé à s'essouffler dans l'après-midi en ce dernier jour de l'année budgétaire au Japon" (avril 2016-mars 2017), a commenté Makoto Sengoku, analyste à l'institut de recherche Tokai Tokyo, interrogé par l'AFP.

En outre, "en l'absence de nouvelles majeures, il est compliqué pour les investisseurs d'agir", a-t-il ajouté.

"Le marché continue à être dénué de direction claire", a confirmé pour l'agence Bloomberg News Yoshihiro Okumura, chez Chibagin Asset Management. "Les indicateurs économiques et les espoirs concernant les résultats d'entreprises sont un élément positif, mais les facteurs politiques jouent négativement, et ce sera sans doute le cas encore au deuxième trimestre".

L'humeur est en effet morose ces derniers temps: les doutes grandissent sur la capacité du président américain Donald Trump à tenir ses promesses économiques, et plusieurs échéances politiques incertaines se profilent en Europe, en particulier l'élection présidentielle en France.

Au final, l'indice Nikkei a terminé le trimestre loin de son sommet de l'année atteint le 13 mars, à 19.633,75 points, qui marquait alors son cours de clôture le plus haut depuis décembre 2015.

- Toshiba bondit -

Parmi les 225 composantes du Nikkei, l'action du conglomérat industriel Toshiba a fait la course en tête (+5,78% à 241,4 yens), portée par des espoirs de cession à un prix élevé de son activité de puces-mémoires.

Selon le quotidien économique Nikkei, deux des candidats intéressés "ont apparemment soumis une offre d'environ 2.000 milliards de yens (16,6 milliards d'euros), dans la fourchette haute des estimations". Il s'agit de deux sociétés américaines: le fonds d'investissement Silver Lake Partners et le spécialiste des semi-conducteurs Broadcom.

"Les spéculateurs de court terme, qui essaient de tirer profit de la volatilité, s'intéressent à Toshiba", explique M. Sengoku. Mais sur le fond, il n'y a pas de quoi se réjouir, estime-t-il. "Les semi-conducteurs sont une locomotive du groupe. Sans cette division, pourra-t-il vraiment renaître? Tant que les choses ne seront pas clarifiées, je pense qu'il sera difficile pour le marché d'avoir pleinement confiance".

A l'inverse, les valeurs financières ont été en berne: Mitsubishi UFJ Financial Group a cédé 1% à 699,7 yens et Sumitomo Mitsui 1,62% à 4.045 yens. Idem pour les constructeurs automobiles: Toyota a fléchi de 1,12% à 6.042 yens, et Nissan de 1,28% à 1.073,5 yens.

La tendance a été contrastée dans le secteur électronique, où Panasonic a décliné de 0,55% à 1.258 yens tandis que Sony a progressé de 0,85% à 3.766 yens.

anb/pre

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