La Bourse de Paris se replie (-0,48%)

La Bourse de Paris se repliait vendredi matin (-0,48%), tout en se maintenant au-dessus des 6.000 points, son optimisme de la veille terni par la crainte d'une aggravation dans l'escalade des tensions au Moyen-Orient après un raid américain à Bagdad.

A 09H40 (08H40 GMT), l'indice CAC 40 cédait 28,81 points à 6.012,69 points. La veille, il avait terminé en progression de 1,06%, clôturant à un nouveau plus haut depuis juillet 2007.

"A chaque séance son catalyseur en ce début d'année", a relevé dans une note Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC, évoquant un marché refroidi par la mort du puissant général iranien Qassem Soleimani tué vendredi dans un raid américain à Bagdad, alors que la séance de jeudi s'était déroulée sous le signe de l'optimisme, soutenue notamment par une annonce de la banque centrale chinoise.

"Il sera intéressant de surveiller les cours de l'or, déjà proches des sommets 2019, mais aussi ceux du pétrole", a-t-il ajouté.

La mort de Qassem Soleimani, émissaire de la République islamique en Irak constitue une "escalade extrêmement dangereuse" selon l'Iran. Elle intervient trois jours après une attaque inédite contre l'ambassade américaine. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, s'est engagé à "venger" la mort de son général et décrété un deuil national de trois jours dans son pays.

"Néanmoins, les autorités iraniennes peuvent-elles se permettre une escalade avec les Etats-Unis? Rappelons que l'économie iranienne a déjà un genou à terre en raison des sanctions américaines", a poursuivi M. Le Liboux.

Mercredi, la Banque centrale chinoise (PBOC) a annoncé une nouvelle baisse du taux de réserves obligatoires imposé aux banques, une mesure destinée à libérer environ 114 milliards de dollars pour dynamiser les prêts et relancer l'économie.

La nouvelle avait conforté l'optimisme déjà de mise sur les marchés en raison de la détente commerciale sino-américaine: le président Donald Trump a annoncé mardi qu'il signerait le 15 janvier, à la Maison Blanche, l'accord commercial partiel conclu avec la Chine après des mois d'affrontement à coups de droits de douane punitifs.

Du côté des indicateurs, la hausse des prix à la consommation a accéléré en France au mois de décembre, à 1,4% sur un an, contre +1% le mois précédent, en raison d'un net rebond des prix de l'énergie, a indiqué vendredi l'Insee dans une estimation provisoire.

Les chiffres de l'inflation en Allemagne pour décembre sont également attendus. En revanche, ceux du chômage sont déjà connus avec un taux demeuré stable en décembre à 5,0%, selon des données corrigées des variations saisonnières (CVS) publiés par l'Agence pour l'emploi.

La Banque centrale européenne (BCE) publiera en outre l'évolution des crédits au secteur privé et de la masse monétaire M3 en zone euro.

Aux Etats-Unis, l'indice d'activité manufacturière (ISM) complètera l'agenda.

- Les pétrolières à la fête -

En matière de valeurs, les pétrolières et para-pétrolières étaient les premières bénéficiaires de la hausse des cours du brut après le raid américain à Bagdad, faisant craindre une nouvelle escalade des tensions dans la région.

Total prenait 0,91% à 50,27 euros, CGG montait de 1,09% à 2,98 euros, GTT de 0,80% à 88,50 euros tandis que Vallourec gagnait 2,10% à 2,86 euros et TechnipFMC 1,06% à 19,13 euros.

Le transport aérien souffrait en revanche, à l'instar d'Air France-KLM (-5,54% à 9,68 euros).

Le Spaf, syndicat de pilotes, et le SNGAF, syndicat d'hôtesses et stewards, appellent en outre les personnels navigants d'Air France à faire grève la semaine prochaine contre la réforme des retraites.

Argan reculait de 2,26% à 78 euros, sans profiter d'une forte hausse de ses revenus en 2019, notamment à la suite d'une acquisition massive de sites auprès du géant de la distribution Carrefour.

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