La Bourse de Paris finit lestée par Wall Street (-0,71%)

La Bourse de Paris a terminé en baisse lundi (-0,71%), pénalisée par l'évolution dans le rouge de Wall Street après des ventes automobiles décevantes en mars et alors que le risque politique refait surface en Europe.

L'indice CAC 40 a perdu 36,60 points à 5.085,91 points dans un volume d'échanges faible de 3 milliards d'euros. Vendredi, il avait fini en hausse de 0,65%.

La cote parisienne, après avoir ouvert au plus haut depuis le 11 août 2015, a oscillé autour de l'équilibre la majeure partie de la matinée, avant de piquer du nez.

"Ce ne sont pas tellement les grosses données US", notamment l'indice ISM dans l'industrie qui a baissé de 0,5 point en mars, qui ont pesé sur la cote, mais "c'est surtout au niveau des ventes automobiles américaines qu'on constate un gros décalage en mars par rapport aux estimations", a expliqué auprès de l'AFP Alexandre Baradez, un analyste de IG France.

L'activité dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis a en effet légèrement ralenti son rythme de progression le mois dernier, selon l'indice des directeurs d'achats de ce secteur publié lundi par l'association professionnelle ISM, mais les analystes s'attendaient à une réduction encore plus prononcée de 0,7 point.

En revanche, les grands constructeurs automobiles américains, en particulier General Motors et Ford, ont annoncé lundi avoir vendu pour la plupart moins de voitures neuves qu'espéré en mars.

"C'est quand même une grosse déception sur la consommation" car "le marché commence à se dire qu'il y a des indices de confiance, notamment de la confiance des consommateurs aux Etats-Unis, qui sont au plus haut depuis dix/quinze ans et en face de cela, des chiffres de vente (de voitures) en mars, donc de traduction de la consommation, qui sont largement en dessous du consensus", a analysé M. Baradez.

Cette déconvenue outre-Atlantique pesait sur la cote parisienne, qui redoublait de prudence d'autant qu'"après la poussée de la semaine dernière", elle était aussi en proie à des prises de bénéfices, a souligné M. Baradez.

- Retour des incertitudes politiques -

"Je pense qu'il y a aussi une question politique" avec la percée de Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France insoumise, dans les sondages, a complété l'analyste.

Une progression de nature à inquiéter des marchés qui se préparaient jusqu'alors à un affrontement entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle française, dont le premier tour a lieu dans trois semaines.

Dans ce contexte, les indicateurs plutôt encourageants publiés en Europe ne sont pas parvenus à inverser la tendance alors qu'en zone euro comme en France, la croissance du secteur manufacturier a continué d'accélérer en mars, ressortant au plus haut depuis quasiment six ans.

Sur le front des valeurs, les titres du secteur bancaire ont pesé sur la cote, à l'instar de Société Générale (-2,60% à 46,32 euros), BNP Paribas (-1,94% à 61,22 euros) et Crédit Agricole (-1,65% à 12,49 euros).

Safran a pris en revanche la tête du CAC 40 (+0,94% à 70,69 euros) après que l'Autorité des marchés financiers a recommandé, selon une information de Bloomberg news, la formation de comités indépendants pour apprécier la valeur de Zodiac, que le groupe aéronautique a l'intention de racheter.

Sartorius Stedim Biotech a plongé (-7,40% à 58,48 euros) après avoir annoncé l'acquisition de l'éditeur de logiciels médicaux suédois Umetrics.

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