La Bourse de Francfort à son plus bas depuis 2 ans (Dax: -3,48%)

La Bourse de Francfort a fini jeudi en forte baisse, le Dax chutant de 3,48% dans un marché toujours fragilisé par l'incertitude autour de la trêve commerciale sino-américaine et les perspectives macroéconomiques.

L'indice vedette a reculé de 389,3 points, à 10.810,98, points, son plus bas niveau depuis début décembre 2016. Le MDax des valeurs moyennes a cédé 3,14%, à 22.447,75 points.

"Les doutes sur l'efficacité du +faiseur de deals+ Donald Trump pèsent sur l'humeur", estime Jochen Stanzl, stratégiste chez CMC Markets.

En effet, les investisseurs sur le marché sont toujours plus nombreux à "se rendre compte que le président américain a causé des +dommages inutiles+ avec sa politique +America First+", ajoute-t-il.

Dernier épisode qui laisse suggérer une dégradation du climat entre Washington et Pékin, l'arrestation au Canada d'une haute responsable du chinois Huawei, qui fait face à une demande d'extradition des Etats-Unis.

Cela a fait immédiatement flancher le marché, déjà fébrile ces dernières semaines, et qui craint que la trêve commerciale de 90 jours prévue entre la Chine et les Etats-Unis ne soit compromise.

Francfort a aussi accusé le coup alors que des signaux s'accumulent sur un éventuel ralentissement de la croissance américaine.

Dans ce contexte anxiogène, les valeurs automobiles ont particulièrement souffert, BMW cédant 2,82% à 72,07 euros, Volkswagen 3,12% à 143,00 euros et surtout Daimler 6,18% à 46,91 euros, terminant en queue de Dax.

Ces constructeurs ont en effet le plus à craindre d'une dégradation des relations commerciales entre l'Europe et les Etats-Unis ou entre ce pays et la Chine.

De quoi éclipser les annonces jeudi de Volkswagen, qui a présenté un nouveau programme d'austérité de 3 milliards d'euros pour sa marque historique VW afin de "financer les énormes investissements du futur", plan qui n'exclut pas des suppressions d'emplois.

Deutsche Bank a cédé 4,43% à 7,70 euros, atteignant un nouveau plus bas historique. La banque allemande a accepté de payer 4 millions d'euros réclamés par le parquet de Francfort à titre de ponction sur les bénéfices réalisés sur des montages fiscaux litigieux (cum-ex), la justice classant ainsi la plainte sans suite, selon des informations de presse confirmées à l'AFP par une source financière.

La fabricant de gaz industriels Linde a reculé de 4,99% à 135,25 euros. Linde AG, filiale de la holding britannique Linde PLC, qui coiffe désormais l'entité fusionnée entre l'allemande Linde et l'américain Praxair, a nommé Sven Schneider, actuellement directeur financier, pour être le "porte-parole" du directoire. Il entrera en fonction lorsque les cessions d'actifs ordonnées par le régulateur américain dans le cadre de la fusion seront effectives. L'actuel président du directoire de Linde AG, l'Italien Aldo Belloni, quittera alors la société.

Seul le groupe immobilier Vonovia a fini dans le vert (+1,28% à 42,08 euros) après avoir publié un résultat opérationnel sur les premiers neufs mois de l'année en hausse de 12,7% par rapport à la même période en 2017, à 778 millions d'euros.

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