La Bourse de Francfort chute (Dax:-1,47%)

La Bourse de Francfort a fini vendredi en forte baisse, le Dax perdant 1,47% dans un marché sous le coup d'un nouveau front commercial ouvert par les États-Unis à l'encontre du Mexique.

L'indice vedette a lâché 175,2 points pour finir à 11.726,84 points. Le MDax des valeurs moyennes a de son côté cédé 0,58% à 24.776,52 points.

Le Dax achève ainsi le mois sur un recul de 5,0%, confirmant le dicton boursier qui conseille de "prendre ses bénéfices en mai".

L'indice vedette s'est éloigné de fait de la barre des 12.000 points, pour retomber à son niveau de début avril, mais il reste toutefois sur un gain cumulé proche de 11% depuis janvier.

Les investisseurs à Francfort "sont consternés par la posture arbitraire du président américain", explique Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.

Le président américain a annoncé jeudi que les Etats-Unis allaient mettre en place dès le 10 juin "des tarifs douaniers de 5% sur tous les biens en provenance du Mexique" et que ces derniers allaient "progressivement augmenter tant que le problème de l'immigration clandestine n'est pas résolu".

Ce nouveau front ouvert avec le pays voisin vient compléter le bras de fer commercial toujours pas résolu avec la Chine.

Dans ce contexte de craintes grandissantes pour la croissance mondiale, le taux d'emprunt allemand à dix ans, ou "Bund", qui fait référence sur le marché de la dette européenne, est tombé vendredi à son plus bas historique.

Côté valeurs, les secteurs les plus exposés aux conflits commerciaux engagés par les Etats-Unis et au ralentissement chinois ont souffert vendredi, à l'instar de l'automobile.

BMW a perdu 1,63% à 62,02 euros, Daimler 1,83% à 46,44 euros et Volkswagen 2,60% à 139,50 euros.

A l'inverse, les valeurs dont l'activité est insensible au climat commercial ont mieux résisté, le groupe immobilier Vonovia prenant 1,45% à 46,96 euros. Chez les énergéticiens, RWE a grignoté 0,09% à 22,36 euros et Eon a perdu 0,32% à 9,35 euros.

Le cours de Deutsche Bank ne cesse lui de s'affaisser en franchissant un nouveau plus bas historique (-1,71% à 6,09 euros) en clôture.

Le prestataire de paiements Wirecard s'est distingué en dévissant de 8,67% à 140,10 euros, consolidant son statut de valeur très volatile.

Selon le quotidien Handelsblatt, la fintech figure parmi plusieurs prestataires dans le viseur des autorités pour avoir acheminé des paiements au bénéfice de sites spécialisés dans l'épargne financière soupçonnés d'appartenir à un réseau de cybercriminalité. L'entreprise a assuré avoir respecté toutes les règlementations en vigueur.

jpl/bh

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