La baisse du kilométrage annuel moyen se confirme

Les Français roulent moins et réduisent l’usage de leur véhicule personnel : c’est ce que révèle la dernière étude publiée par L’argus. Le ralentissement économique mais également la prise de conscience de l’environnement et le recours croissant à d’autres moyens de transport seraient les principaux facteurs d’explication de ce comportement.

Baisse des kilomètres parcourus par les automobilistes français : - 6,4% en 7 ans

En 2014, les voitures particulières avaient parcouru en moyenne 17.895 km par an depuis leur première mise en circulation, contre 19.111 en 2008, soit une baisse de 6,4% en 7 ans.
La tendance semble même s’accélérer en 2015, où les observations sur les six premiers mois de l’année montrent une décroissance de 2,2% par rapport à 2014, avec une moyenne annuelle de 17.423 km par an.
La même orientation est observée côté véhicules de transport et de livraison : leur utilisation est ainsi passée de 26.717 km annuels parcourus depuis leur sortie d’usine, en 2008, à 23.774 km en 2015 (-11,0%), et ce malgré un léger rebond en 2014.

Fin de règne pour le diesel

Cette chute du kilométrage touche tous les segments de véhicules et toutes les énergies, mais c’est plus particulièrement le diesel qui est concerné. En effet, le kilométrage des véhicules diesel a chuté le plus fortement entre 2008 et 2014, passant de 20.956 km à 18.973 km (-9,5%) parcourus annuellement depuis leur mise en circulation. Une tendance partiellement liée à l’éphémère présence sur le marché, dans les années 2000, de moteurs diesel dans les segments citadins. Dans le même temps, l’essence ne perdait que 6,7%, diminuant de 13.509 km à 12.602 km annuels. La réorientation du marché des véhicules neufs vers une technologie sans-plomb moins coûteuse à l’achat et plus plaisante à l’usage contraste avec des années de diéselisation du parc français : en 2015, celui-ci ne concerne plus que 59% des ventes de véhicules neufs, contre 77% en 2008. A tel point que l’on voit aujourd’hui apparaitre un parc significatif de berlines familiales ou monospaces compacts à essence, chose impensable il y a encore cinq ans.

De nouvelles habitudes de déplacement dues à la concurrence d’autres moyens de transport

Avec le ralentissement économique, de nouvelles habitudes de consommation des transports se sont créées au détriment de la voiture individuelle, victime également d’une prise de conscience accrue de son poids dans les budgets, son impact environnemental, et ses contraintes d’utilisation. En effet, on observe une croissance du transport collectif urbain de +1,8% en millions de voyageurs-kilomètres entre 2008 et 2014 en France, un retour en grâce du train (+18,4% entre 2000 et 2014), ainsi qu’une banalisation du transport aérien intra-européen porté par les compagnies low-cost (+74,6% en millions de passagers entre 2000 et 2014). (Sources : Ministère des transports)

« Cette tendance devrait se confirmer dans un contexte d’émergence de nouveaux modes de déplacement adaptés aux courtes et moyennes distances : ouverture du marché des autocars grandes lignes, développement du covoiturage, industrialisation de l’auto-partage. C’est donc un parc automobile plus âgé, moins kilométré, moins sollicité et davantage tourné vers le moteur essence qui se dessine peu à peu », conclut Marc Vautherin, Directeur des Données et Valorisation du Groupe Argus.

Pour réaliser cette étude, l’Argus s’est basé sur des chiffres exclusifs et exhaustifs : 12 millions de demandes de Cote Argus® annuelles réalisées par les professionnels dans le cadre de reprises de véhicules, ainsi que 1,5 millions de transactions par an observées dans Planet VO® et Cardiff VO®, les outils de gestion d’activité Véhicule d’Occasion du Groupe Argus. Echantillons représentatifs du parc français, ces bases de données ont été analysées par l’équipe Données et Modélisation de l’Argus, afin de déterminer le kilométrage moyen parcouru chaque année par les véhicules des Français depuis leur sortie d’usine.