Jadot (EELV) dénonce une "escroquerie organisée"

Le député européen Europe Ecologie-Les Verts Yannick Jadot a dénoncé jeudi une "une arnaque, une escroquerie organisée", selon lui, des constructeurs automobiles sur la consommation et le niveau de pollution, au soir de la mise en cause de Renault pour des dépassements.

"Il y a une arnaque, une escroquerie organisée des constructeurs automobiles sur la pollution, sur la consommation automobile" à hauteur de 40%, a assuré le député sur le plateau de BFMTV, rappelant que les écologistes dénonçaient ce phénomène depuis "dix ans".

"En moyenne, les constructeurs dépassent de 40%", les normes en termes de pollution au CO2 (en moyenne 130g par km) et de consommation (5,6 litres au 100), a-t-il détaillé, rappelant que "ce sont les consommateurs, les automobilistes qui payent, autour de 400 euros de trop par an".

Mais "il y a aussi fraude fiscale", a-t-il ajouté, observant que la fiscalité sur l'automobile était "liée à leur niveau (d'émission) de CO2". "On paye pour des voitures propres qui, en réalité, ne le sont pas, ça les constructeurs automobiles le font depuis des années et des années (...) avec la complicité des gouvernements", a-t-il poursuivi.

Pour lui, la question dépasse les frontières européennes et concernent également les voitures japonaises ou américaines.

Il n'a pas remis en cause les annonces jeudi de la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, selon laquelle s'il y avait des dépassements chez Renault et chez d'autres constructeurs, il n'y avait "pas de logiciel de fraude" chez le premier constructeur français.

"Là où je dis qu'il y a un peu de fumée c'est que (...) quand une automobile est homologuée en France, le gouvernement comme le constructeur automobile savent parfaitement qu'ils trichent avec le consommateur comme avec l'environnement", a développé M. Jadot.

"Il faut imposer aux constructeurs automobiles de respecter les normes, c'est bien pour l'environnement, c'est bien pour le portefeuille des Français", a-t-il ajouté.

Les premiers tests réalisés en France dans le cadre de l'enquête ouverte après le scandale Volkswagen montrent que des Renault dépassent les normes de pollution, mais n'ont pas de logiciel de fraude, ce qui n'a pas empêché l'action de perdre 10% à la Bourse de Paris.

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