Iran: le retrait de PSA et Renault va faire tousser

Le retrait des constructeurs automobiles français Peugeot et Renault d'Iran à cause des sanctions américaines aura des conséquences écologiques dans ce pays, a estimé mardi le vice-président iranien, Issa Kalantari.

"Quand des sanctions sont imposées, et que des constructeurs automobiles comme Peugeot et Renault s'en vont, on s'en remet à des moteurs de production locale et donc de qualité inférieure", a déclaré M. Kalantari, également ministre de l'Environnement, dans un entretien accordé à l'AFP.

"Les moteurs que nous produisons en Iran ne répondent pas aux normes requises" antipollution, de même pour le carburant local parce que, en partie, "nos raffineries font face à des problèmes techniques" a expliqué M. Kalantari.

Le recours aux moteurs de fabrication locale "exacerbe le problème et afin d'éviter à la population d'être intoxiquée, nous n'avons pas d'autre choix que d'intensifier les restrictions" à la circulation dans Téhéran, a-t-il ajouté.

La pollution atmosphérique est un problème de santé publique majeur dans la capitale iranienne, agglomération de quelque huit millions d'habitants.

Peugeot et Renault ont entrepris de cesser leur production en Iran en raison des sanctions économiques réimposées par Washington contre la République islamique après la décision du président américain Donald Trump de se retirer, en mai, de l'accord international sur le nucléaire iranien de 2015.

Cet accord avait permis à l'Iran de sortir de son isolement en levant une partie des sanctions économiques internationales le visant, en échange de son engagement à ne pas se doter de l'arme atomique.

Les autres signataires de l'accord (Iran, Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) disent vouloir continuer à l'appliquer en dépit du retrait américain.

L'industrie automobile a été parmi les secteurs visés par la première vague de sanctions réintroduites en août par Washington.

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