Ile-de-France: le nombre de voitures en diminution pour la 1ère fois (étude)

Le nombre de voitures a diminué pour la première fois en Ile-de-France en 2020, résultat de la crise sanitaire plus que de l'interdiction progressive de circulation des véhicules les plus polluants, selon une étude de l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur).

"Alors que la tendance de fond en France est à l'augmentation du nombre d'immatriculations, un phénomène de baisse du parc immatriculé se met en place depuis 2018 dans la Métropole (du Grand Paris) et depuis 2019 en Île-de-France", écrit cette agence, principalement financée par la mairie de Paris, dans une étude sur l'évolution du parc automobile depuis 2012.

Fin 2020, la première région de France, qui compte 5,4 millions de voitures pour 12 millions d'habitants, enregistrait environ 8.500 immatriculations de voitures et véhicules utilitaires légers de moins qu'en 2019, soit une diminution inférieure à 0,2%.

Depuis 2012, le parc automobile francilien avait progressé en moyenne de 53.000 véhicules par an (+0,9%). Mais cette rupture ne fait que confirmer une tendance à la décrue observée depuis 2014, avec une progression des immatriculations qui avait chuté entre 2017 (+70.747) et 2018 (+11.781).

La courbe de la région semble rejoindre celle de Paris, qui perd en moyenne 3.400 véhicules, soit 0,5% de son parc, chaque année depuis 2012. Une diminution qui s'est accélérée intra muros avec 6.000 véhicules de moins en 2019 et 2020.

"La diminution du parc immatriculé" observée à l'échelle métropolitaine et régionale "est un phénomène nouveau en France", souligne l'Apur pour qui "la crise sanitaire et les confinements successifs ont nettement freiné l'achat de nouveaux véhicules".

Cette réalité cache "des tendances variables selon les périodes et selon les territoires", note cependant l'Apur en citant des secteurs de Seine-Saint-Denis où le parc automobile continue d'augmenter, même si plus faiblement.

A Paris, la diminution du parc automobile est "une tendance de fond" qui s'explique selon l'Apur par le développement des transports collectifs, l'essor du vélo, la création des zones à faibles émissions (ZFE) et l'augmentation du coût des véhicules (consommation et stationnement notamment).

Mais "pour l'instant, les effets de la ZFE-mobilités ne s'observent pas encore de manière significative sur le parc immatriculé francilien", estime l'Apur pour qui les futures étapes de 2024 et 2030, synonymes de fin du diesel et des véhicules thermiques dans le coeur de la métropole, devraient encourager particuliers et entreprises à anticiper les conversions de véhicules.

Selon l'étude, l'échéance de 2023 pour les voitures classées classées Crit'Air 3, qui ne pourront plus circuler dans le coeur de la métropole, concerne près de 574.000 voitures, soit 22% du parc.

© 2022AFP