IAA 2021 : les chinoises électriques à l'assaut du marché européen

Les marques automobiles chinoises veulent profiter du virage électrique pour séduire les acheteurs européens, à l'image de NIO, WEY, ORA, ou Xpeng.

Au salon de l'automobile de Munich, qui se tient toute la semaine, le WEY Coffee montre les dents avec son énorme calandre chromée, juste en face du gigantesque stand Mercedes.

La marque du géant chinois Great Wall Motor (GWM), leader du marché des SUV en Chine, veut percer sur le marché européen à partir de 2022 avec un luxueux "crossover" hybride vendu autour de 50.000 euros, un peu moins cher que ses concurrents allemands.

"Les constructeurs chinois vont arriver sur le marché européen en force", confirme José Baghdad du cabinet PwC.

Premier marché mondial de l'automobile, où les marques allemandes notamment se battent pour séduire les clients, la Chine est aussi le premier producteur mondial, via des partenariats avec des constructeurs établis comme Volkswagen ou Volvo, et sa production est déjà très électrifiée.

Quelques milliers de SUV hybrides et électriques de marque chinoise circulent déjà dans les rues européennes, sous les marques MG et Aiways, notamment.

Comme l'ont fait avec succès les constructeurs coréens et japonais avant eux, "ils veulent rassurer, casser le mythe des voitures chinoises pas chères et de mauvaise qualité", souligne José Baghdad. Par ailleurs, "ils ont fait un choix fort sur l'électrique depuis de nombreuses années et sont plutôt bons", alors que plusieurs constructeurs européens tentent de rattraper leur retard par des investissements massifs.

"Nous nous sommes concentrés sur les problèmes techniques posés par les nouvelles énergies, et maintenant nous sommes prêts à satisfaire nos clients", a indiqué à l'AFP Qiao Xianghua, vice-président de GWM en Europe.

Le constructeur compte également sur les généreuses subventions à l'achat des gouvernements européens, qui accélèrent le virage électrique.

Great Wall a positionné une autre marque dans un pavillon voisin, entre les stands de Hyundai et de Mini: la marque ORA veut séduire les jeunes avec ses compactes rondouillardes et connectées, vendues à partir de 2022 autour de 30.000 euros. Le groupe compte notamment faire connaître ses marques sur les réseaux sociaux, a indiqué sa direction.

Au salon de Munich trône aussi le SUV électrique de Polestar, une filiale de Volvo et de son propriétaire chinois Geely. Proposé autour de 45.000 euros en Allemagne notamment, il devrait être proposé dans un total de 30 pays fin 2022.

Deux marques chinoises ont misé pour leur lancement sur la Norvège, qui se rapproche désormais de 75% d'électriques dans ses ventes de voitures neuves.

La marque Xpeng, soutenue par Alibaba et Foxconn, a commencé à y vendre un SUV électrique, qui doit être suivi bientôt d'une luxueuse berline, présentée virtuellement à Munich.

La marque NIO, autre concurrent chinois de Tesla, y a également lancé en septembre la commercialisation de son SUV ES8, et compte y installer un réseau de stations d'échange de batteries.

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