Honda met le turbo dans ses investissements dans l'électrification

Le numéro deux japonais de l'automobile Honda a annoncé mardi qu'il allait investir 5.000 milliards de yens (37 milliards d'euros) sur dix ans dans l'électrification et les logiciels, un effort colossal vers son objectif de renoncer totalement aux véhicules thermiques d'ici 2040.

Honda prévoit de lancer 30 modèles électriques d'ici 2030 dans toutes ses gammes, en projetant à cet horizon un volume annuel de production supérieur à 2 millions d'unités, a-t-il ajouté dans un communiqué.

Avec ces nouveaux objectifs, Honda s'inscrit dans la lignée de nombreux autres constructeurs mondiaux, dont ses compatriotes Toyota et Nissan, qui ont déjà annoncé des investissements de plusieurs dizaines de milliards d'euros dans l'électrification de leurs véhicules.

Et comme Toyota et Nissan, Honda développe en interne des batteries à l'état solide, une nouvelle génération de batteries censées être plus résistantes et plus performantes que les actuelles. Le groupe compte lancer une ligne pilote en la matière au printemps 2024.

Traditionnellement, l'organisation chez Honda était divisée par grandes familles de produits (deux-roues, automobile et autres équipements). Mais à partir de son exercice 2022/23 démarré le 1er avril, les technologies d'avenir (moteurs électriques et à pile à combustible, batteries, logiciels...) utilisées en commun seront intégrées dans une seule entité, pour créer des synergies et accélérer leur développement.

Honda prévoit de construire deux usines de production de véhicules électriques en Chine ainsi qu'une ligne de production dédiée à cette catégorie en Amérique du Nord.

 

Vers de nouveaux partenariats

Le groupe est de plus en plus étroitement allié en Amérique du Nord au géant américain General Motors: les deux constructeurs ont d'ailleurs annoncé la semaine dernière qu'ils allaient co-développer une nouvelle ligne de véhicules électriques à des prix "abordables" dont la production est censée débuter en 2027.

Mais Honda ne s'interdit plus désormais de nouer en parallèle des partenariats avec d'autres sociétés: début mars il s'est ainsi également associé à Sony dans les véhicules électriques, un segment que convoite aussi le géant technologique japonais.

Honda a aussi précisé mardi qu'il envisageait de créer une coentreprise de production de batteries en Amérique du Nord avec un autre partenaire que General Motors.

Pour l'instant, GM doit fournir les batteries Ultium des véhicules électriques que les deux constructeurs développent ensemble pour le marché nord-américain.

Sur ses autres grands marchés, Honda prévoit de renforcer sa collaboration avec CATL dans les batteries en Chine et il compte s'approvisionner auprès de Envision AESC (déjà partenaire de Renault-Nissan notamment) pour les batteries de ses futurs mini-véhicules électriques au Japon.

Il y a un an, peu après la nomination de son nouveau directeur général Toshihiro Mibe, l'ancien chef de la recherche-développement du groupe, Honda avait marqué les esprits en se fixant l'objectif ambitieux d'atteindre 100% de ventes électriques d'ici 2040 au niveau mondial.

Ses annonces en rafale mardi éclaircissant davantage sa stratégie vers cet objectif étaient saluées à la Bourse de Tokyo: à la pause de la mi-journée du marché, l'action Honda progressait de 0,64% à 3.255 yens tandis que l'indice Nikkei était en nette baisse (-1,36%).

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