Honda chute de près de 7% à Tokyo, sanctionné pour cause de résultats décevants

L'action du constructeur japonais d'automobiles Honda a lourdement chuté jeudi à la Bourse de Tokyo, deux jours après avoir annoncé des résultats annuels en recul en raison des millions de rappels provoqués par les airbags défectueux de son compatriote Takata.

Le titre s'est effondré de 6,67% à 4.041,5 yens. Il était tombé en début de séance à 3.998 yens (-7,6%).

Entre le 1er avril 2014 et le 31 mars 2015, le groupe a dégagé un profit net en baisse de 8,9%, à 522,7 milliards de yens (près de 4 milliards d'euros), pour un gain d'exploitation en repli de 13,1%, à 651 milliards de yens.

Le chiffre d'affaires, dopé par un yen faible, s'est élevé quant à lui à 12.646 milliards (91 milliards d'euros, +6,8%), malgré une stagnation des ventes de voitures en volume.

Autant de résultats inférieurs aux estimations du constructeur, qui les avait pourtant abaissées à deux reprises.

Outre des difficultés au Japon dans une conjoncture morose, Honda a souffert de l'explosion des charges liées aux rappels pour cause de coussins de sécurité défectueux fabriqués par l'équipementier Takata, principalement en Amérique du Nord.

Honda a dû faire revenir à lui seul 13 millions de voitures au garage, sur les plus de 20 millions concernées dans le monde.

Dans ce contexte, le groupe a poussé vers la sortie son PDG, Takanobu Ito, qui quittera la direction en juin, même si son départ n'est officiellement pas lié à cette crise des rappels.

Pour l'année budgétaire en cours (avril 2015-mars 2016), Honda a fait état de très timides prévisions.

Le bénéfice net est attendu à 525 milliards de yens (+0,4% par rapport au bénéfice 2014-15 recalculé) sur la période, et le profit opérationnel à 685 milliards (+1,3%).

Selon les analystes interrogés par le quotidien économique Nikkei, "ces estimations semblent cependant plus refléter l'humeur sombre du groupe qu'une évaluation réaliste de sa performance".

Honda s'est en effet montré "très prudent dans ses pronostics des taux de change". Il a aussi anticipé des dépenses importantes en cas de nouveaux rappels massifs.

Le constructeur a été échaudé par ses deux avertissements sur résultats de l'exercice passé, à rebours de ses rivaux Toyota et Nissan qui ont tous deux relevé leurs prévisions, et veut éviter une telle expérience cette année, jugent les observateurs.

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