Heurts entre salariés GM&S et forces de l'ordre

Une grosse bousculade a opposé mercredi des salariés de l'équipementier automobile creusois GM&S aux forces de l'ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène, à Egletons (Corrèze) avant une visite d'Emmanuel Macron consacrée à la formation et à l'apprentissage, a constaté une correspondante de l'AFP.

Des salariés et des anciens employés licenciés de l'équipementier de La Souterraine (Creuse), ainsi que des élus, qui souhaitaient se rapprocher du lieu où Emmanuel Macron devait effectuer sa visite, se sont heurtés peu après 15H00 à un barrage de gendarmes mobiles. Ces derniers ont fait usage de gaz lacrymogène pour les repousser.

Les manifestants ont ensuite regagné dans le calme le rond-point où ils s'étaient initialement rassemblés, à environ 400 mètres du lieu de la visite.

Les représentants de la CGT et les élus présents ont regretté le refus de M. Macron de les rencontrer en marge de cette visite de M. Macron à l'Ecole d'Application aux métiers des Travaux Publics d'Egletons.

Au nom de la cinquantaine de maires de la Creuse, de la Haute-Vienne et de l'Indre qui accompagnaient les GM&S, Michel Vergnier, élu PS de Guéret, a considéré que le refus d'Emmanuel Macron de les recevoir "marque une forme de mépris pour leur engagement et leur fonction".

"La seule réponse brutale des forces de sécurité n'est pas acceptable", a-t-il déclaré à l'AFP, ajoutant que les maires comptaient se réunir vendredi à Guéret pour "trouver une réponse à ce qui s'est passé aujourd'hui".

L'Elysée a de son côté précisé avoir proposé un entretien aux GM&S avec Benjamin Griveaux, le secrétaire d'Etat chargé du dossier au ministère de l'Economie, et le préfet de la Creuse, mais les manifestants ont refusé.

Deuxième employeur privé de la Creuse avec 276 salariés, GM&S a été placé en liquidation fin juin, au terme de plusieurs mois de manifestations, blocages et tractations, qui en ont fait un dossier social chaud des derniers mois du gouvernement Cazeneuve, puis des premiers mois du gouvernement Philippe.

Le tribunal de commerce a validé le 7 septembre la reprise du site par l'entreprise GMD (Groupe Mécanique Découpage), spécialisée dans l'emboutissage, la plasturgie et la fonderie, avec à la clé la suppression de 156 emplois.

Mais les salariés avaient voté la continuation de leurs actions, avec pour mot d'ordre "plus de salariés repris" et une "prime supralégale" pour les salariés licenciés.

cor-jri-jb-pjl/ban/nas

© 2017AFP