Hausse du temps de travail: projet d'accord PSA Vesoul

La direction de l'usine PSA de Vesoul (Haute-Saône) a présenté un projet d'accord d'augmentation du temps de travail qu'elle souhaite faire signer par les syndicats dès la semaine prochaine, a-t-on appris mercredi de sources syndicales.

Le texte prévoit le passage de 35 heures à 37h45 de travail par semaine, moyennant une augmentation de salaire de 3,1 %. Il reprend une proposition présentée la semaine dernière, qui revoit à la hausse la compensation salariale par rapport à l'intention de départ (+2,86 %), ont indiqué les sections FO et CFE-CGC.

Après trois réunions de négociations depuis le 22 mai, une quatrième est prévue lundi qui sera "la dernière dans l'esprit de la direction" avant la signature qu'elle espère dans les jours suivants, a précisé à l'AFP Sébastien Galmiche, délégué FO.

Le site de 3.000 salariés, centre mondial de pièces détachées de PSA, souhaite augmenter le temps de travail pour "gagner en compétitivité" sur son marché très concurrentiel de la logistique.

Aucun syndicat n'a cependant affirmé à ce stade qu'il signerait. FO, la CFE-CGC et la CFTC, qui sont favorables à ces dispositions sur le principe, vont à présent consulter le personnel. "Il faut décortiquer le texte point par point", a commenté M. Galmiche. FO réclame également une prime de compensation, pour l'instant sans succès.

La CGT, opposée dès le départ, a confirmé qu'elle ne signerait pas cet "accord de casse des 35 heures", synonyme de "travail gratuit" dans la mesure où la hausse de salaire ne compensera pas celle du temps de travail de 7,8 %, a indiqué Franck Guénot, délégué.

Avant de signer, la CFE-CGC attend des "précisions" sur le plan d'investissements évalué à "plusieurs dizaines de millions d'euros" jusqu'en 2021 qui accompagnerait l'accord. "C'est cette modernisation qui doit nous faire gagner en compétitivité, encore davantage que la révision du temps de travail. L'effort ne doit pas reposer que sur les salariés", a exposé à l'AFP son délégué Thierry Pagot.

L'accord devra aussi préciser les embauches en compensation, qui pourraient concerner 75 personnes sur trois ans.

Les salariés qui le refuseraient seront licenciés, "c'est 37 h 45 ou la porte", a critiqué la CGT.

Cette menace de licenciement est en fait une disposition de la réforme du Code du travail, les "ordonnances Macron", pour les nouveaux accords de performance collective, cadre dans lequel PSA Vesoul s'inscrit.

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