Hambach : Ineos "confiant" sur un accord à venir

Le groupe industriel Ineos du milliardaire britannique Jim Ratcliffe s'est dit mercredi "confiant" quant à un possible accord avec le groupe allemand Daimler pour acquérir son usine Smart d'Hambach en Moselle et y fabriquer son projet de 4x4.

"Ineos est en discussions avancées avec Mercedes-Benz", filiale de Daimler, "sur un rachat de son site de fabrication à Hambach, à la frontière avec l'Allemagne en Moselle", détaille Ineos dans un communiqué à l'AFP.

"Même si un accord n'a pas encore été finalisé, nous sommes confiants" sur le fait que les négociations vont aboutir et que "le futur site du Grenadier sera en France", ajoute cette déclaration.

Alors que le projet de 4x4 baptisé Grenadier devait initialement être mené au Pays de Galles, l'annonce des discussions entre le groupe du milliardaire pro-Brexit et Daimler avait créé l'émotion au Royaume-Uni, le syndicat Unite ayant fustigé une "trahison".

Ineos décrit le site d'Hambach comme "une formidable solution" pour fabriquer son futur 4x4, avec "une équipe très expérimentée et un très bon historique de qualité".

Une source de Bercy a par ailleurs confirmé à l'AFP mercredi que les discussions s'intensifiaient autour d'un possible rachat par Ineos, avec des échanges quasiment quotidiens sur le dossier.

"Depuis la visite d'Agnès Pannier-Runacher à Hambach le 30 juillet, la ministre a eu le directeur général de Daimler au téléphone le 5 août pour faire le point et rappeler les exigences du gouvernement sur la préservation des 1.600 emplois", explique cette source.

Le problème est que le projet d'Ineos ne permet pas de garantir l'emploi pour les 1.600 salariés, selon Bercy, qui étudie donc les possibilités de le compléter, par exemple en fabriquant des pièces pour Daimler.

"Il y a toujours des questions sur un acteur qui décide de se lancer sur le secteur de l'automobile", particulièrement heurté par le confinement mis en place pour lutter contre la pandémie de Covid-19, mais Jim Ratcliffe "a lancé beaucoup de projets industriels et les a réussis, c'est un partenaire crédible".

Le ministère a rendez-vous le 24 août avec le numéro deux de Daimler et doit encore s'entretenir avec les syndicats, avec pour objectif de finaliser un plan de reprise d'ici la fin de l'automne.

Daimler, propriétaire des marques Mercedes et Smart, a annoncé début juillet vendre l'usine de fabrication de la petite citadine électrique, en raison de difficultés financières liées à l'épidémie.

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