Groupe VW : CA à +4,9% et bénéfice à +1,9% au 1er sem.

Le géant allemand de l'automobile Volkswagen compte résister en 2019 au ralentissement du marché mondial, confirmant jeudi ses objectifs après un résultat en légère progression sur les six premiers mois de l'année. Le bénéfice opérationnel ajusté a augmenté de 1,9 % sur un an au premier semestre, à 10,0 milliards d'euros, et le chiffre d'affaires de 4,9 % à 125,2 milliards.

Au deuxième trimestre, le bénéfice opérationnel ajusté, ratio de référence car excluant les éléments exceptionnels, a toutefois reculé de 8,1 %.

A la Bourse de Francfort, dans un marché atone, le titre était en légère baisse (-0,30 % à 158,14 euros vers 09H15 GMT).

"Volkswagen s'est bien porté dans un marché en général en baisse", s'est félicité le directeur financier Frank Witter.

Si la demande baisse, notamment sur le stratégique marché chinois, Volkswagen indique avoir profité de ventes plus rentables sur fond d'appétit des clients pour les gros SUV, qui rapportent plus que les compactes.

"Malgré la baisse de près de 4 % du nombre de véhicules vendus, le chiffre d'affaires a augmenté" de 6,6 % à 65,2 milliards d'euros, a expliqué M. Witter.

Côté résultat net, le bénéfice a bondi de 24,2 % à 4,1 milliards d'euros en raison de la disparition d'une charge exceptionnelle comptabilisée au deuxième trimestre 2018 et liée au retentissant scandale du diesel dans lequel s'est trouvé emporté le groupe.

Pour 2019, Volkswagen a maintenu ses objectifs de ventes de voitures "légèrement supérieures" à l'année passée et d'une croissance de "jusqu'à 5 %" du chiffre d'affaires.

 

Economies

La marge opérationnelle ajustée devrait s'établir entre 6,5 % et 7,5 % en 2019, contre 7,3 % pour l'année passée.

Au deuxième trimestre, cette donnée de rentabilité très observée par les marchés a reculé à 7,9 % (contre 9,1 % en 2018), et est en baisse de 0,2 point sur les six premiers mois de l'année, à 8,0 %.

Le géant ferait ainsi toujours mieux que ses concurrents allemands: Daimler qui a déjà dû abaisser deux fois cette année ses prévisions, table sur une marge entre 3 % et 5 % pour sa branche auto; et BMW, qui annonce un "net recul" de son bénéfice annuel imposable, s'attend à une profitabilité de ses voitures entre 4,5 % et 6,5 %.

Toutefois chez Volkswagen, les coûts ont augmenté au premier semestre, et la rigueur budgétaire sera nécessaire pour atteindre les objectifs annuels, a commenté M. Witter.

Volkswagen prévoit des milliers de suppressions d'emplois dans le cadre d'un vaste programme d'économies visant à financer la transition vers la mobilité électrique.

Le constructeur réagirait à une baisse plus significative du marché en freinant la production et non en offrant ses voitures au rabais, a précisé le directeur financier.

La marque phare VW a vu son bénéfice opérationnel et chiffre d'affaires progresser légèrement tandis que Audi recule, toujours freiné par les normes environnementales WLTP.

Le passage aux nouvelles normes, entrées en vigueur en septembre et censées mieux refléter les niveaux réels de pollution des véhicules, avait coûté en 2018 près d'un milliard d'euros à Volkswagen.

Pour 2019, le groupe s'attend à une facture "bien inférieure" pour l'entrée en vigueur à l'automne de normes WLTP encore durcies, la "phase 2".

Les charges exceptionnelles liées au scandale des moteurs diesels truqués ont baissé au premier semestre, à près de 1 milliard d'euros intégralement comptabilisé au premier trimestre, contre 1,6 milliard sur les six premiers mois de 2018.

Au total, depuis qu'il a éclaté en 2015, le "dieselgate" a coûté quelque 30 milliards d'euros. En 2018, le groupe a déboursé 3,2 milliards d'euros, dont 1,8 milliard pour des amendes en Allemagne.

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