Grèves au Brésil: le patron de Petrobras démissionne

La démission du patron du groupe brésilien Petrobras vendredi intervient après deux mouvements sociaux contre le prix du carburant, dont le premier a paralysé le Brésil pendant près de dix jours.

Grève des routiers

Le 21 mai, les routiers entament une grève d'ampleur, protestant contre une hausse des prix du diesel due à une augmentation récente des cours du pétrole et à une nouvelle politique tarifaire de la compagnie d'Etat Petrobras.

Ils bloquent de nombreuses voies de circulation dans un pays pratiquement dépourvu de réseau ferroviaire, provoquant des problèmes d'approvisionnement en carburant et perturbent le fonctionnement des aéroports ou l'acheminement des exportations.

Le 23 mai, Petrobras annonce une baisse de 10% du prix du diesel pendant 15 jours, dans un geste d'apaisement.

 

Paralysie

Le 24 mai, alors que le pays est au bord de la paralysie avec des routes bloquées dans 24 Etats sur 27, le gouvernement annonce un accord pour une suspension du mouvement pendant deux semaines.

Mais le lendemain, malgré la trêve, l'industrie automobile est à l'arrêt et des vols sont annulés à l'aéroport de Brasilia, faute de kérosène. La population subit des pénuries alimentaires et des hausses de prix.

Sao Paolo décrète l'état d'urgence et le président Michel Temer annonce à la télévision avoir ordonné la levée des centaines de barrages par l'armée.

Le 27 mai, au septième jour de grève, Temer cède aux camionneurs, accordant une baisse significative du prix du diesel, qui sera gelé pendant 60 jours. Les principaux représentants des routiers se disent prêts à lever les barrages.

 

Le secteur pétrolier à son tour en grève

Le 29 mai, alors que la grève des routiers donne des signes d'essoufflement, le principal syndicat du secteur pétrolier annonce à son tour un mouvement social de 72 heures, à compter du lendemain.

Il réclame une réduction des prix des carburants et du gaz de ville, la fin de la politique de vente d'actifs de Petrobras et la démission son président Pedro Parente.

Le 31 mai, les salariés du secteur pétrolier renoncent à leur mouvement après une décision de justice le déclarant illégal. Mais ils menacent d'appeler à des arrêts de travail d'une durée indéterminée.

 

Démission du patron de Petrobras

Le 1er juin, le patron de Petrobras, nommé en 2016 pour redorer le blason du groupe après un gigantesque scandale de corruption, démissionne sous la pression. Petrobras a perdu 40% de sa capitalisation boursière ces deux dernières semaines.

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