Goodyear Amiens: projet de coopérative pour l'activité pneus agricoles

La CGT a formellement soumis lundi au géant américain du pneumatique Goodyear un projet de reprise par une coopérative (Scop) de l'activité pneu agricole à Amiens-Nord, dernière chance de sauver des centaines d'emplois, a-t-on appris auprès du syndicat.

"Un avocat avait rendez-vous aujourd'hui avec un représentant du siège social de Goodyear, à Akron, dans l'Ohio, pour lui remettre le projet de relance de la production de pneus agricoles sur le site d'Amiens-Nord, porté par plus de 300 anciens salariés", a déclaré à l'AFP le secrétaire de la section CGT Goodyear d'Amiens-Nord, Mickaël Wamen.

L'habituel partenaire de Goodyear, l'équipementier américain Titan, qui s'était montré un moment intéressé par une reprise, s'est retiré en novembre, douchant les espoirs qui avaient été mis dans le possible sauvetage de 333 des 1.143 emplois perdus lors de la fermeture de l'usine d'Amiens-Nord en janvier 2014.

Cet échec avait ouvert la voie à un projet de Société coopérative de production (Scop).

Le plan d'affaires de la future Scop, dont l'AFP a eu copie, repose sur l'acquisition de l'activité pneu agraire que Goodyear a décidé d'abandonner dans la région Europe-Moyen-Orient-Afrique.

Il prévoit aussi des investissements "pour améliorer notamment la préparation des composants, la confection et la vulcanisation des pneus".

Les besoins initiaux de financement seraient de 21 millions à 27,5 millions d'euros, rachat des équipement compris, selon les différents cas de figure envisagés (participation minoritaire de Goodyear, rachat de licences, totale indépendance).

En plus des quelques millions qu'apporteraient les souscripteurs de parts de la Scop, les partisans du projet comptent sur des fonds de la région et du département, de la Banque publique d'investissement, de la commission de revitalisation et, pour le reste, sur un emprunt bancaire et même un financement participatif.

"On propose un deal avantageux à Goodyear", a assuré M. Wamen, qui explique: "le démantèlement de l'usine lui coûterait 2,5 millions d'euros plus les frais de dépollution qui atteindraient des dizaines de millions d'euros. Nous lui proposons de ne pas faire ces dépenses, en nous laissant redémarrer l'outil en échange de royalties sur les ventes, ou de rachat des licences".

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