La CGT souhaite l'application de l'article 11 de l'accord de fin de conflit signé le 22 janvier 2014, lequel prévoit selon le syndicat que "Goodyear s'engage par avance à ne faire aucun obstacle à l'arrivée de toute entreprise qui viendrait à proposer une reprise du site".
Le syndicat a par la même occasion convoqué en intervention forcée un représentant de l'Etat, cosignataire de l'accord, espérant qu'il "puisse utilement contribuer à éclairer le juge sur la portée de l'engagement souscrit par Goodyear", a déclaré à l'AFP l'avocat de la CGT Fiodor Rilov.
Sur la forme, "le représentant de l'Etat a contesté la recevabilité de cette assignation en intervention forcée", a indiqué la préfecture de la Somme.
Sur le fond, il a rappelé que l'article 11 du protocole stipule que "les parties s'engagent par avance à ne faire aucun obstacle à l'arrivée de toute entreprise qui viendrait à proposer une reprise du site".
La CGT estime que Goodyear "semble tout faire pour démanteler les machines du site afin de rendre la reprise par la Scop impossible".
Le syndicat a formellement présenté début mai un projet de reprise par une coopérative (Scop) de l'usine d'Amiens-Nord, qui repose sur l'acquisition de l'activité pneu agraire que Goodyear a décidé d'abandonner dans la région Europe-Moyen-Orient-Afrique, et qui permettrait de sauver plusieurs centaines d'emplois.
La direction de Goodyear a estimé le 22 mai que la proposition de reprise par une Scop de l'usine d'Amiens-Nord "ne présente pas un projet d'entreprise viable".
Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 8 juin prochain.
L'usine Goodyear d'Amiens-Nord a fermé en janvier 2014, en entraînant le licenciement de 1.143 salariés.
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