GM&S toujours au ralenti, le repreneur optimiste

La Souterraine Industrie (LSI), nouveau nom de l'ex-équipementier automobile creusois GM&S repris partiellement en septembre par le groupe GMD, tourne "au ralenti" trois mois après selon les syndicats, mais sera "à 100% sous un mois", a assuré mardi son repreneur.

Le site de La Souterraine, dont le sort a mobilisé la justice et des cabinets ministériels pendant plusieurs mois, a été visité mardi par le député LREM de la Creuse Jean-Baptiste Moreau, alerté par des salariés "inquiets" de ce que l'usine "pour laquelle le gouvernement s'est beaucoup mobilisé n'ait toujours pas retrouvé la cadence de travail annoncée lors de la reprise en septembre", a-t-il déclaré.

La justice a validé début septembre la reprise de GM&S par l'emboutisseur GMD, avec le maintien de 120 emplois sur 276, et la garantie de 22 millions d'euros de commandes annuelles négociées par l'Etat auprès des constructeurs PSA et Renault.

Mais "depuis la reprise, on ne voit pas venir les commandes promises. A peine plus de 40 personnes travaillent sur les 120 reprises. En tout, peut-être cinq machines sur une vingtaine tournent au quotidien", a affirmé Yann Augras, délégué du CE, qui fait partie des salariés repris.

Le PDG de GMD Alain Martineau a reconnu la faible activité, mais assuré à la presse que l'usine "tournera à 100% de son potentiel sous un mois".

Pour lui, la faible activité tient à plusieurs facteurs, "d'abord une difficulté d'approvisionnement. Nous avons des commandes mais du mal à obtenir la matière première". "Il faut garder à l'esprit que cette usine a été à l'arrêt total pendant plus de trois mois. Pendant ces semaines, la marché s'est organisé sans elle, donc faire revenir la matière première et les commandes est un peu plus long".

Il s'est dit "serein" pour l'avenir, qui "consistera à établir une stratégie industrielle", puis mettre sur pied "une offre diversifiée". "Aujourd'hui, nous sommes un sous-traitant avec un carnet de commandes plein sur plusieurs années", soit "une configuration confortable et enviable vu le contexte".

Certains salariés disent toutefois craindre que M. Martineau souhaite vendre son groupe, et, de maintenance en tâches de peinture, disent avoir eu ces dernières semaines "l'impression de travailler à rendre la mariée plus jolie..."

Un comité de suivi et de pilotage doit se tenir vendredi pour les salariés non repris, parmi lesquels trois sur 157 on à ce jour trouvé des CDD, de 3 à 6 mois, dans l'industrie, selon une source syndicale.

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