GM&S: réunion à Bercy, manifestation des salariés

Plus d'une centaine de salariés de l'équipementier automobile creusois GM&S Industry, menacé de liquidation, étaient rassemblés vendredi en début d'après-midi à proximité de Bercy, avant une réunion de la cellule de crise sous l'égide du ministre de l'Economie prévue à 15H00, a constaté l'AFP.

A sept jours d'une audience devant le tribunal de commerce de Poitiers, l'entreprise de 277 salariés n'a fait pour l'heure l'objet d'aucune offre ferme de reprise et selon les syndicats, l'Etat propose "comme seule solution une reprise à 140 salarié(e)s par le Groupe GMD", leader français de l'emboutissage.

Le repreneur potentiel a jusqu'à présent fait une lettre d'intention pour une reprise qui porterait sur le maintien de 110-120 emplois.

Les salariés attendent de l'exécutif "des réponses concrètes, c'est-à-dire du travail" pour cette usine, a dit lors du rassemblement parisien Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.

Interrogé sur son refus de rencontrer ce vendredi le ministre Bruno Le Maire, un choix que Bercy a dit "regretter", le leader syndical a dénoncé "un coup tordu" qui "ressemble à de la vieille méthode". "Depuis 5 semaines il avait tout le loisir de me voir", a-t-il insisté.

Deuxième employeur privé de la Creuse, l'entreprise GM&S Industry est en redressement judiciaire depuis décembre -- son troisième redressement en huit ans.

Les salariés demandent à l'Etat d'intervenir pour reporter l'audience du 23 au 30 juin, fin de la période d'observation. Ils réclament aussi une prolongation de cette période d'observation de trois mois, financée par les constructeurs automobiles Renault et PSA.

"Les gens commencent à en avoir marre, ça fait six mois que ça dure", note Claude Devilette, 56 ans dont 35 passés dans l'entreprise.

"Les politiques nous mènent en bateau" et GMD "n'a pas défini de programme industriel pour le site", "on ne sait pas ce qu'il veut faire", soupire-t-elle.

A ses côtés, Bernard Rabotin se montre tout aussi pessimiste.

"La cellule de crise a presque tout prévu pour le PSE (plan de sauvegarde de l'emploi), ils vont nous former!", ironise ce salarié ayant 36 ans d'ancienneté. "A 50 ans on sera des chômeurs formés, car on est dans un département pauvre en industrie".

Les salariés ont repris mardi le blocage de leur usine à La Souterraine, après une première occupation du 11 au 23 mai, dans le but de "faire évoluer les offres" et de maintenir la pression sur les constructeurs.

La CGT dénonce la "promesse non tenue" du président Emmanuel Macron qui s'est selon elle engagé, lors d'une rencontre avec les salariés le 9 juin en Haute-Vienne, à "contacter lui-même plusieurs partenaires et repreneurs potentiels, en plus de GMD".

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