GM&S: reprise des négociations en vue d'un rachat

Une réunion jeudi à Bercy a permis de reprendre les négociations en vue d'un possible rachat de l'équipementier automobile GM&S de La Souterraine (Creuse), placé en redressement judiciaire, a-t-on appris jeudi soir.

"La réunion s'est bien passée", a-t-on indiqué du côté de Bercy. "Les négociations s'ouvrent à nouveau dans la perspective d'une offre de reprise", a ajouté la même source, en indiquant que des représentants des deux constructeurs, Renault et PSA, les principaux clients de GM&S, étaient présents.

"Renault et PSA ont décidé de débloquer leur production et de mettre le curseur de notre côté pour certaines productions", a déclaré Vincent Labrousse, délégué CGT au sein de l'équipementier, après s'être entretenu avec Renaud Le Youdec, nommé directeur d'appui par l'administrateur judiciaire.

Une seule offre de reprise, venant du groupe GMD (Groupe mécanique découpage, basé à Suresnes), a été soumise. Elle permettrait pour l'heure de conserver entre 90 et 100 personnes, selon la CGT, qui juge ce nombre insuffisant.

"On aura des éléments sur le chiffre d'affaires qu'ils (PSA et Renault, ndlr) ont décidé de nous affecter. On sait également que des filiales (des deux groupes, ndlr) ont des contacts avec GMD", a-t-il ajouté.

"La réunion s'est déroulée dans un climat d'écoute mutuelle", a déclaré un porte-parole de PSA à l'AFP.

"Elle a permis au manager de transition du site d'échanger avec les constructeurs afin de donner toutes ses chances à un scénario de reprise", a-t-il ajouté, en soulignant que l'objectif est que le manager de transition puisse transmettre à GMD les éléments permettant de faire une offre d'ici le 5 mai.

GM&S Industry, qui compte 283 salariés dans la Creuse, fabrique des pédaliers, carters et éléments de boîtes de vitesse pour l'industrie automobile, principalement pour Renault et PSA. Il a été placé en redressement judiciaire le 2 décembre, avec une période d'observation jusqu'au 23 mai.

Dans l'après-midi, 150 personnes ont participé à une opération escargot sur la RN145, ralliant La Souterraine à Guéret, pour se retrouver symboliquement devant le tribunal de commerce de Guéret.

Une délégation a été reçue par Daniel Conchon, président du tribunal, pour avoir des éclaircissements sur la situation de liquidation, alors qu'une audience a été fixée au 5 mai par son homologue de Poitiers.

"La liquidation ne peut pas être prise avant le 5 mai et ce sera une décision collégiale", leur a assuré Daniel Conchon qui a également demandé à son homologue de Poitiers s'il accepterait de recevoir des représentants des GM&S avant cette date.

Par ailleurs, l'administrateur judiciaire a assuré aux salariés que tant que les négociations sont en cours et que la trésorerie est à flot, il ne demandera pas la liquidation.

Vendredi dernier, le président de la région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset (PS) a annoncé le déblocage de 580.000 euros en avance de trésorerie pour payer les salaires d'avril et le vote d'une seconde garantie de 580.000 par les élus de la Commission permanente le 15 mai prochain.

Les syndicats se réuniront à nouveau vendredi pour discuter de la situation.

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