GM&S: des CRS pour empêcher l'accès à l'usine

Les forces de l'ordre se sont déployées samedi matin autour de l'usine de GM&S à La Souterraine (Creuse) pour empêcher les salariés d'ouvrir le site au public comme ils souhaitaient le faire pour les Journées du Patrimoine, a-t-on appris de sources concordantes.

Selon la préfecture, il s'agit de "la simple application du droit de propriété". Le nouveau propriétaire de l'usine, Alain Martineau, PDG du repreneur GMD, "a refusé que son entreprise soit ouverte au public et l'a publiquement indiqué. Il a demandé à l'Etat de protéger sa propriété. Il s'agit aussi d'une question de sécurité", a-t-on ajouté, précisant qu'une cinquantaine de policiers et une quarantaine de gendarmes étaient déployés.

Selon un élu CGT, Patrick Brun, joint par l'AFP et qui a réussi à pénétrer dans le site "avec cinq ou six collègues", "sept à huit cars de CRS sont positionnés devant les différentes entrées du site sur ordre du préfet". Selon lui, d'autres salariés étaient réunis devant l'usine où du public était en train d'arriver.

"Ce qui me semble aberrant, c'est que depuis mercredi, ici, il n'y a plus personne de GMD, nous sommes livrés à nous-mêmes et aujourd'hui (samedi) on nous envoie les CRS parce qu'on a souhaité ouvrir notre usine pour les Journées du Patrimoine", a-t-il déploré.

Jeudi, les salariés avaient annoncé qu'ils ouvriraient samedi au public leur usine, toujours à l'arrêt, pour ces Journées. L'entreprise GMD (Groupe Mécanique Découpage), spécialisée dans l'emboutissage, la plasturgie et la fonderie, repreneur du site, avait fait part de son opposition à un tel projet. Le PDG avait annoncé lundi que l'activité reprendrait "sous huit jours", "le temps de tout remettre en route".

Depuis la validation de la reprise par le tribunal de commerce le 7 septembre, les salariés de GM&S ont voté la continuation de leurs actions, avec pour mot d'ordre "plus de salariés repris" et une "prime supralégale" pour les salariés licenciés.

Deuxième employeur privé de la Creuse, GM&S avait été placé en liquidation fin juin, au terme de plusieurs mois de manifestations, blocages et tractations, qui en ont fait un dossier social chaud des derniers mois du gouvernement Cazeneuve, puis des premiers mois du gouvernement Philippe.

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