GM&S: décision rendue le 30 juin selon Bercy

Une délégation de représentants syndicaux de l'équipementier creusois GM&S Industry, menacé de liquidation, a été reçue jeudi à Bercy, qui a bon espoir de voir le tribunal de commerce de Poitiers reporter sa décision au 30 juin, a-t-on appris auprès du ministère.

Selon l'entourage du ministre de l'Economie Bruno Le Maire, une offre de l'emboutisseur stéphanois GMD sur l'entreprise de 277 salariés a été transmise au tribunal, "ce qui devrait permettre de donner un délai supplémentaire" pour trouver une solution.

Une audience est prévue vendredi au tribunal de commerce de Poitiers, qui pourrait conduire à la liquidation judiciaire de l'équipementier creusois, dont le site de La Souterraine est de nouveau bloqué par le personnel depuis huit jours.

"Selon toute vraisemblance, l'administrateur judiciaire devrait demander au président du tribunal de mettre la décision en délibéré au 30 juin", a indiqué cette source, estimant que cela permettrait à GMD de "consolider son offre".

"Je ne peux pas entrer dans les détails de la discussion, l'enjeu est trop important pour prendre le risque de faire capoter les négociations", a déclaré à l'AFP Vincent Labrousse, élu CGT, joint au téléphone après son entrevue à Bercy.

"Une nouvelle phase de négociations s'ouvre sous la houlette du ministère. Il est trop tôt pour en dire plus, sinon que la balle est dans le camp des constructeurs", a estimé le syndicaliste.

Les constructeurs Renault et PSA sont de loin les principaux clients du site de La Souterraine. Sous la pression, ils ont accepté d'augmenter leur volume de commandes (respectivement de 5 à 10 millions d'euros, et de 10 à 12 millions), un niveau toutefois jugé insuffisant pour permettre le maintien des 277 emplois.

La CGT et FO de GM&S réclament un report de l'audience au 30 juin, qui est le terme prévu de la période d'observation. Cette semaine supplémentaire permettrait, selon eux, à une offre de reprise d'être étoffée, car, pour l'heure, la lettre d'intention, confirmée, de l'emboutisseur stéphanois GMD ne constitue "ni une offre, ni un business-plan", selon la CGT.

Selon les syndicats, le leader français de l'emboutissage a fait une lettre d'intention pour une reprise qui porterait sur le maintien de 110-120 emplois.

Les syndicats demandaient également la prolongation de la période d'observation au-delà des vacances d'été, avec la mise à contribution financière des constructeurs automobiles.

"Le ministre est en contact avec GMD. On fait tout pour travailler à une issue positive", a-t-on assuré à Bercy.

Deuxième employeur privé de la Creuse, l'entreprise GM&S Industry est en redressement judiciaire depuis décembre -- son troisième redressement en huit ans.

© 2017AFP