GM&S dans l'attente du tribunal de Poitiers

Les salariés de l'équipementier automobile creusois GM&S Industry restaient lundi dans l'attente de "concret" et de détails sur les commandes en hausse promises par PSA et Renault, à la veille d'une audience de justice à Poitiers où ils ont l'"espoir" d'obtenir une prolongation de la période d'observation.

"On croit ce qu'on voit", a indiqué à l'AFP Vincent Labrousse, délégué CGT de GM&S, en référence aux promesses de commandes des eux constructeurs, de loin les principaux clients (85%) de l'emboutisseur de La Souterraine, deuxième employeur de Creuse.

Une réunion lundi en préfecture à Guéret, entre représentants des 277 salariés et de l'Etat, a porté sur des "clarifications" sur quelques points de l'annonce du ministère de l'Economie dimanche, a-t-on précisé de source syndicale.

Bercy a annoncé qu'après des entretiens entre le ministre Bruno Le Maire et les dirigeants de PSA et Renault ce week-end, Renault devrait doubler ses commandes à GM&S, de 5 à 10 millions d'euros, et PSA les augmenter de 10 à 12 M EUR, soit 22 M EUR. Les syndicats attendent des garanties sur des commandes portant non seulement sur des pièces actuelles mais aussi sur de nouvelles.

Bercy ayant évoqué 25 milions d'euros, le syndicats se sont fait expliquer qu'une partie des commandes, de l'ordre de 3 M EUR, devrait concerner le groupe Plastic Omnium (pièces et modules de carrosserie).

Vingt-cinq millions d'euros de commande, "cela reste insuffisant" pour pérenniser le site, a rappelé l'élu CGT de GM&S, même si le personnel espère que ces "avancées pourraient donner confiance à un repreneur potentiel".

Le tribunal de commerce de Poitiers se prononcera mardi sur une liquidation ou une éventuelle reprise de l'entreprise, en redressement judiciaire depuis décembre, son troisième en huit ans. Sa décision devrait prendre en compte les annonces de Bercy depuis 48 heures.

Les salariés espèrent obtenir une prolongation de période d'observation de six mois, pour permettre à une offre de reprise de se dessiner ou de s'étoffer, via une nouvelle date-butoir pour un dépôt d'offres, avec un point d'étape courant juin, a indiqué leur avocat Me Jean-Louis Borie.

Le groupe stéphanois GMD (plasturgie, fonderie, emboutissage) a exprimé et renouvelé son intérêt, et l'emboutisseur Magnetto (filiale du groupe italien CLN) avait aussi été évoqué, sans toutefois d'expression tangible jusqu'à ce week-end, selon la même source.

Les salariés, qui avait rassemblé 2.000 à 3.000 personnes mardi à La Souterraine pour une "manifestation nationale" de soutien, en présence des ex-candidats à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou, prévoient un nouveau rassemblement mardi après-midi aux abords du tribunal.

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