GM retrouve le sourire en Europe mais inquiet du "Brexit"

General Motors (GM) a plus que doublé ses bénéfices au premier trimestre, marqué par un retour à l'équilibre en Europe, mais a prévenu qu'une sortie du Royaume-Uni de l'Europe (Brexit) risque de porter un coup à ses ambitions européennes.

Le bénéfice net trimestriel s'est établi à 2 milliards de dollars, contre 900 millions de dollars au premier trimestre 2015.

Tiré par les ventes de SUV (4X4 de ville) et pickups (camionnettes à plateau) en Amérique du nord - Etats-unis Canada et Mexique - le chiffre d'affaires a progressé de 4,5% sur un an à 37,3 milliards de dollars.

Cette performance, qui reflète "des excellents progrès dans les marchés difficiles", selon la PDG Mary Barra, était saluée à Wall Street où le titre gagnait 1,90% à 32,80 dollars dans les premiers échanges.

"Il faut souligner que nous avons amélioré notre performance d'un demi-milliard de dollars hors Amérique du nord", a insisté le directeur financier Chuck Stevens, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes. "Nos plans stratégiques hors Amérique du nord commencent à s'appliquer ce qui fait la différence sur l'ensemble de l'activité", a développé le dirigeant.

GM met en avant son retour à l'équilibre en Europe, marché où il a perdu de l'argent lors des seize dernières années. Il est ainsi en bonne voie pour y gagner de l'argent cette année tel que le prévoit le plan stratégique mis en place par Mme Barra.

Le premier groupe automobile américain a porté sa part de marché européenne à 6,1% contre 5,7% au quatrième trimestre pour un chiffre d'affaires de 4,7 milliards de dollars, en hausse de 7% sur un an.

 

Du mieux en Amérique latine

Ce renouveau est dû aux bonnes ventes des modèles Corsa et Astra et une stabilisation des prix en Europe de l'est. GM possède en Europe les marques Opel et Vauxhall.

GM avait accusé une perte opérationnelle de 200 millions de dollars en Europe au premier trimestre 2015. Sur l'ensemble de l'année, la perte était de 800 millions de dollars.

Le géant de Detroit (nord) profite d'un marché automobile européen en pleine renaissance et commence à récolter les fruits de son plan de relance, qui repose sur des économies et le lancement de nouveaux modèles.

Il a réduit ses coûts de 100 millions de dollars au premier trimestre et s'apprête à entrer sur le segment des crossover et petits SUV aux marges lucratives avec le modèle "Mokka X".

Chuck Stevens a annoncé jeudi que GM allait muscler son offre sur ce segment dans les prochains mois afin d'atteindre à moyen terme l'objectif de 8% de parts de marché et une marge opérationnelle de 8% en Europe.

Le "Brexit" pourrait cependant jeter un grain de sable sur ces ambitions.

GM s'interroge notamment sur le taux de change de la livre sterling qui pourrait être volatil et entraîner une crise monétaire.

"ça va avoir un impact direct sur nos résultats à court terme", prévient Chuck Stevens ajoutant ainsi la voix du groupe américain aux mises en garde lancées par les milieux d'affaires britanniques et internationaux en cas de sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne.

A long terme, GM, qui produit et vend en Grande-Bretagne les modèles Opel sous la marque Vauxhall avec des usines d'assemblage à Ellesmere (nord) et à Luton (nord de Londres), s'interroge sur un éventuel retour des droits de douane et le devenir des accords de libre-échange qui lui permettent d'exporter librement les produits fabriqués sur ses sites britanniques vers l'ensemble de l'UE.

"Notre grande préoccupation est l'impact du +Brexit+ sur les transactions commerciales", insiste M. Stevens.

Après une année 2015 difficile en Amérique latine secouée par un ralentissement de la croissance au Brésil, GM a réduit de moitié sa perte sur le continent sud-américain à 100 millions de dollars principalement grâce à la suppression de 20% de ses effectifs et la diminution de son parc.

"Nous voulons rester un acteur important en Amérique latine et profiter le moment venu du redressement du marché", a déclaré Chuck Stevens, affirmant que GM espère y renouer avec les bénéfices affichés en 2013 et 2012.

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