GM remporte son bras de fer face à un investisseur

General Motors (GM) a annoncé mardi avoir remporté le bras de fer l'opposant à un investisseur activiste influent, qui souhaitait que le constructeur automobile américain divise en deux son action afin d'en doper le cours boursier.

Les actionnaires, qui se réunissaient à Detroit (nord) pour leur assemblée générale annuelle, ont rejeté à 91% la proposition de David Einhorn, qui détient environ 1% du capital, a déclaré GM dans un communiqué.

"Au nom du conseil d'administration et de l'équipe dirigeante, nous apprécions cette forte marque de soutien exprimée par nos actionnaires et continuerons à transformer GM", a déclaré la PDG Mary Barra, citée dans le communiqué.

Si ce résultat constitue un grand soulagement pour Mme Barra, car il tombe au moment où les grands constructeurs automobiles traditionnels américains ont été dépassés en terme de capitalisation boursière par le petit poucet californien Tesla.

Ils font également face à des interrogations sur leur avenir en pleine mutation du secteur automobile vers les voitures autonomes et électriques. Mark Fields, ancien PDG de Ford nommé en 2014, a été poussé en mai vers la sortie, remplacé par un spécialiste des voitures autonomes.

"Nous continuons à gagner de l'élan cette année grâce à de solides ventes aux Etats-Unis et une croissance continue en Chine", a tenu à défendre devant des journalistes Mary Barra, ajoutant que "l'action GM est sous-évaluée".

 

Foi en la science

David Einhorn, via son fonds d'investissement Greenlight Capital, souhaitait que GM divise en deux catégories différentes (split) le titre: l'une pour laquelle seraient versés les dividendes et l'autre qui serait liée aux résultats à venir et aux liquidités du groupe.

Ce schéma aurait permis, selon lui, de davantage récompenser les actionnaires alors que l'action GM ne profite pas assez des bons résultats du groupe.

Le titre GM n'a pas beaucoup progressé depuis le retour en Bourse du groupe en 2010 après sa faillite. Il s'échangeait à 34,24 dollars, en baisse de 0,64%, mardi vers 14H55 GMT, soit un peu plus d'un dollar seulement au-dessus de son cours de réintroduction il y a sept ans (33 dollars).

Mardi, les actionnaires de GM ont également réaffirmé leur confiance au conseil d'administration, en votant, entre 84% et 99% pour la totalité des 11 administrateurs présentés par la direction. Les quatre membres proposés par David Einhorn ont été rejetés.

La rémunération des dirigeants a également été approuvée, tandis que la proposition souhaitant la nomination d'un président du conseil indépendant a été rejetée.

Mary Barra a par ailleurs répété que GM allait continuer à réduire les émissions polluantes de ses véhicules, en dépit de la décision du président Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat.

Ces efforts passent, selon elle, par les investissements "importants" dans les véhicules électriques et l'utilisation des énergies renouvelables dans ses usines et sites industriels.

"Nous comprenons la science et croyons en la science", a-t-elle encore affirmé, sans pour autant dire si elle allait quitter les forums stratégiques de grands patrons créés par Donald Trump pour le conseiller sur sa stratégie économique.

str-lo/jld/az

© 2017AFP