GM espère reprendre la production aux USA le 18 mai

General Motors (GM) a annoncé mercredi espérer rouvrir ses usines aux Etats-Unis et au Canada le 18 mai. Une décision susceptible de ravir Donald Trump qui prône une accélération du déconfinement afin de stabiliser la flambée du chômage et relancer la machine économique grippée par la pandémie de coronavirus.

La crise sanitaire, qui a contraint les géants de Detroit -- GM, Ford et Fiat Chrysler (FCA US) -- à fermer leurs usines nord-américaines mi-mars, a englouti une grande partie des bénéfices au premier trimestre et coûté 1,4 milliard de dollars à GM, forcé en avril par M. Trump à produire des respirateurs dans son usine de Kokomo (Midwest).

Le constructeur automobile s'en est quelque peu sorti en parvenant à dégager un bénéfice net de 247 millions de dollars, alors que ses concurrents ont affiché des pertes.

"Une organisation importante est en cours pour redémarrer les opérations en Amérique du Nord", a déclaré GM, qui veut s'appuyer sur les leçons tirées en Corée du sud et en Chine notamment.

La production a repris en Chine mi-février, tandis qu'elle n'a jamais été interrompue en Corée.

"Nous allons commencer par former nos salariés aux protocoles de santé des CDC et de l'OMS", a insisté la directrice financière Dhivya Suryadevara, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.

 

Quid des stations de travail ?

La distanciation sociale, la désinfection des sites, la prise de température des salariés, l'amélioration de la ventilation des usines et l'utilisation des équipements de protection personnels (PPE), comme le masque, font partie des mesures sanitaires que le géant de Detroit souhaite instaurer pour éviter des contaminations dans ses usines.

Le "Big Three" de Detroit a en outre déjà promis qu'il mettra aussi du gel hydroalcoolique à la disposition des salariés et les employés ne se sentant pas bien seront testés.

GM, Ford et Fiat Chrysler ont aussi accepté d'assouplir leurs politiques sur les absences, ce qui permettrait aux employés de rester chez eux s'ils ne sentent pas bien.

Mais les inquiétudes du puissant syndicat automobile UAW demeurent sur les stations de travail car les employés travaillent côte à côte et les uns en face des autres sur les lignes d'assemblage. La distanciation sociale y sera par conséquent difficile à mettre en oeuvre.

Hormis l'installation d'une séparation en plastique, GM n'a pas encore vraiment dit comment il entendait aménager les stations de travail.

Le danger est particulièrement élevé dans le Michigan, coeur de l'automobile américaine, un Etat affichant un taux de décès liés au nouveau coronavirus parmi les plus élevés aux Etats-Unis.

"Nous allons continuer de demander le plus de tests possibles", a déclaré mardi Rory Gamble, le président de l'UAW, tout en avertissant que la détection de nouveaux cas dans les jours suivant la réouverture serait de nature à ébranler durablement la confiance des employés.

La plupart des usines de GM se trouvent dans le Midwest, particulièrement dans les Etats du Michigan et de l'Ohio. Le premier a prolongé le confinement, destiné à limiter la propagation de la maladie Covid-19, au 15 mai, tandis que le second veut relancer l'activité économique dès le 11 mai.

Outre GM, Fiat Chrysler (FCA US) a annoncé mardi qu'il espérait produire à nouveau des voitures aux Etats-Unis à compter du 18 mai. Ford n'a pas encore fixé de date.

Des experts s'inquiètent de faibles stocks de certains modèles de voitures auprès des concessionnaires face à une hausse de la demande alimentée par des conditions financières très avantageuses.

"GM fait face à une potentielle rupture de stocks dans le segment des camionnettes à plateau", estime Jessica Caldwell chez Edmunds.com. Or ce sont les ventes de ces gros pickups, notamment la Chevrolet Silverado et le GMC Sierra, aux marges lucratives, qui ont permis au groupe d'accuser une baisse des ventes de voitures de seulement 7,2% à 719.122 unités en Amérique du Nord au premier trimestre.

GM a multiplié les initiatives pour renforcer sa situation financière: suspension des dividendes, des programmes de rachats d'actions, réduction des salaires de cadres dirigeants et des budgets marketing et fermeture de la plateforme d'autopartage Maven.

Le constructeur avait en mains 33,4 milliards de dollars fin mars pour continuer à financer ses opérations.

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