GM dans le rouge à cause de la cession d'Opel-Vauxhall

General Motors (GM) a essuyé une perte trimestrielle de 2,98 milliards de dollars due à la vente de Opel-Vauxhall au français Peugeot et a promis de réduire ses stocks pour s'adapter au ralentissement du marché américain.

Le géant de Detroit (nord) a annoncé mardi avoir inscrit dans ses comptes au troisième trimestre des charges d'un montant total de 5,4 milliards de dollars, dont 3 milliards dus notamment aux coûts de cession et aux retraites des salariés d'Opel-Vauxhall. Cette transaction à 1,3 milliard de dollars a été conclue début août, mettant fin à une aventure européenne qui s'était transformée en puits de pertes lors des seize dernières années - au total 15 milliards de dollars sur cette période.

"On peut se concentrer désormais sur les opportunités de croissance", a déclaré à des journalistes mardi Chuck Stevens, le directeur financier.

Hormis cette charge, GM a enregistré un bénéfice opérationnel de 2,52 milliards de dollars, en dépit d'une baisse de 26% de sa production en Amérique du nord où il a fermé temporairement des usines fabriquant des berlines et citadines, mis des salariés au chômage technique dans le but de s'adapter au ralentissement de la demande.

Il s'est également attaché à réduire drastiquement ses frais généraux et "démontre qu'il peut être rentable même en réduisant de façon importante ses niveaux de production", a salué Ryan Brinkman, analyste chez JPMorgan.

Adam Jones, chez Morgan Stanley, faisait remarquer pour sa part que "la bonne nouvelle est que GM a pris le taureau par les cornes pour réduire les niveaux de ses stocks d'invendus comparé à leurs niveaux d'il y a un an".

Les stocks de voitures invendues dont le niveau avait alarmé les investisseurs en juillet ont baissé à 76 jours fin septembre, contre 88 jours en août et 100 jours au coeur de l'été.

"Ils seront aux alentours de 70 jours en fin d'année, en dessous des niveaux de 2016", a promis M. Stevens.

 

Renaissance boursière

Pour réduire ces stocks, GM a procédé à d'importantes promotions sur un grand nombre de voitures, de sorte que les niveaux de ses rabais était de 13,7% au troisième trimestre, supérieur à la moyenne de l'industrie.

Le groupe dirigé par Mary Barra a toutefois fait savoir que ces opérations promotionnelles n'allaient pas affecter ses objectifs financiers pour 2017.

Il s'attend à atteindre un bénéfice par action ajusté dans le milieu de la fourchette comprise entre 6 et 6,50 dollars, alors que les analystes financiers tablent sur 6,18 dollars.

"Avec le lancement agressif de nouveaux modèles prévu au quatrième trimestre et notre détermination à réduire les coûts, nous prévoyons de solides résultats jusqu'à la fin de l'année", a déclaré Chuck Stevens.

A Wall Street, le titre gagnait 2,10% à 46,10 dollars vers 14H35 GMT. Il a gagné 30% en trois mois, ravissant à Tesla le titre de groupe automobile préféré des milieux financiers.

Au-delà des résultats, ce sont les ambitions de GM dans la voiture autonome, l'auto-partage et le tout-électrique qui lui valent cette renaissance boursière.

Le constructeur aux quatre marques veut commercialiser la première voiture sans chauffeur dès 2019 afin de damer le pion aux géants de la Silicon Valley.

Kyle Vogt, patron de Cruise Automation, la division de technologies autonomes de GM, a indiqué en septembre que le constructeur avait terminé le développement d'un véhicule autonome pouvant être produit en masse.

Il va en démarrer bientôt la construction dans une usine du Michigan (nord) pouvant produire 100.000 véhicules par an.

Il fera des tests de voitures autonomes dans les rues embouteillées de New York à compter de janvier, une première. Jusqu'ici, les acteurs de ce marché, estimé à 7.000 milliards de dollars Deutsche Bank, s'étaient contentés de faire rouler les voitures en Californie, dans le Michigan, en Pennsylvanie et en Arizona.

Encouragé par la Chine et l'Europe, qui durcissent leurs normes environnementales, General Motors veut également proposer d'ici 2023 une vingtaine de véhicules électriques.

Sa participation de 9% au capital de Lyft, concurrent d'Uber, et Maven, sa filiale regroupant les activités liées au covoiturage et à l'auto-partage, lui assurent un lien avec les "Millennials", la génération des 17-35 ans.

lo/jld/LyS

© 2017AFP