GM dans le collimateur d'un investisseur activiste

Le premier constructeur automobile américain General Motors s'est retrouvé mardi pris pour cible par l'investisseur activiste David Einhorn qui souhaite voir instaurées deux catégories d'actions différentes.

ette offensive pourrait annoncer une bataille lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires de GM. Le constructeur a immédiatement rejeté cette proposition, la jugeant risquée et a ajouté qu'il s'opposerait à la proposition de M. Einhorn de nommer quatre nouveaux administrateurs.

Cette initiative faisait toutefois grimper le titre GM à Wall Street où il a terminé en hausse de 2,45% à 35,56 dollars.

Le fonds Greenlight Capital de David Einhorn, qui détient environ 1% du capital de GM, propose de séparer en deux catégories différentes (split) l'action GM, l'une pour laquelle seraient versés les dividendes et l'autre qui serait liée au résultats à venir et aux liquidités du groupe.

Cela permettrait de davantage récompenser les actionnaires alors que l'action GM ne profite pas assez, selon lui, des bons résultats du groupe et de ventes en hausse.

"Notre projet libèrerait une valeur significative et abaisserait le coût du capital pour GM", a-t-il estimé, affirmant que les gains pourraient s'établir entre 13 et 38 milliards de dollars.

Mais GM a jugé que cela créerait "un niveau inacceptable de risque", avec un possible abaissement de la note de crédit de l'entreprise et une chute de son action. Le constructeur a ajouté qu'il s'opposerait à la nomination de quatre administrateurs désignés par Greenlight, jugeant son actuel conseil d'administration adapté aux orientations stratégiques du groupe.

L'agence de notation Standard and Poor's a pour sa part souligné que l'offensive de Greenlight Capital était négative pour la note de crédit de GM, actuellement de "BBB" avec une perspective stable mais qu'elle ne la modifiait pas dans l'immédiat.

"Comme il y a beaucoup d'incertitude sur le résultat final de la proposition, nous ne pouvons prédire les implications que cela aura sur la note", a souligné S&P.

"Si GM devait créer une deuxième catégorie d'actions, comme le propose Greenlight Capital, nous traiterions probablement cela comme une émission hybride, ce que nous considérons comme de la dette pour calculer nos ratios (...). Cela nous conduira à abaisser la note de l'entreprise sous le seuil de ce qui est considéré comme des titres recommandés pour l'investissement", a indiqué S&P, laissant ainsi entendre que les titres de GM seraient alors considérés comme "junk bonds".

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