GM confiant pour 2021 malgré la pénurie de puces

Malgré un chiffre d'affaires et des profits en baisse, dus en partie à la pénurie de puces électroniques, General Motors (GM) s'est montré optimiste pour le reste de l'année à l'occasion de la publication de ses résultats trimestriels mercredi.

Le bénéfice net du constructeur automobile de Detroit (Michigan) est ressorti à 2,42 milliards de dollars entre juillet et septembre, en baisse par rapport aux 4,05 milliards de dollars de l'année précédente.

Le chiffre d'affaires a lui atteint 26,78 milliards de dollars, moins que les 35,46 milliards enregistrés un an avant mais mieux que les 26,51 milliards prévus.

Le constructeur a dégagé un bénéfice par action de 1,52 dollar, davantage que les 96 cents anticipés.

A Wall Street, le titre de GM, qui avait d'abord grimpé après la publication des résultats, reculait de près de 5% à la mi-séance.

Le repli du bénéfice n'est pas une surprise en soi étant donné la crise mondiale des semi-conducteurs, qui affecte l'industrie automobile depuis des mois, et la hausse du coût des matières premières.

Dans une lettre aux actionnaires, la patronne de GM, Mary Barra, a en revanche salué des "résultats très solides grâce à la division financière, à l'accord auquel nous sommes parvenus avec notre fournisseur estimé et respecté et partenaire commercial LG Electronics ainsi qu'à un montant de 300 millions de dollars en actions issus de nos co-entreprises en Chine".

Mi-octobre, le fabricant sud-coréen de batteries LG avait accepté de rembourser jusqu'à 1,9 milliard de dollars à GM pour lui avoir livré des produits défectueux, ayant conduit au rappel massif de Chevrolet Bolt.

Mme Barra a estimé que "les résultats annuels de GM devraient approcher la fourchette haute de nos estimations, qui correspond à un bénéfice avant intérêts et impôts compris entre 11,5 et 13,5 milliards de dollars, bien au-dessus des 10 à 11 milliards de dollars que nous anticipions en février".

- Futur électrique -

Pour Dan Ives et John Katsingris du cabinet Wedbush Securities, "si la pénurie de puces a clairement posé problème ce trimestre (ce qui n'a surpris personne) tout comme les limitations des chaînes d'approvisionnement et de production, nous pensons que ces vents contraires vont se modérer pour GM et le reste de l'industrie auto d'ici à 2022".

Les analystes soulignent que, comme pour ses principaux concurrents, l'avenir de GM passe par l'intensification de la production de véhicules électriques.

Sous la direction de Mme Barra, l'entreprise a clairement affiché ses ambitions en la matière en développant notamment la plateforme Ultium, censée permettre une recharge rapide des batteries électriques pour de nombreux modèles.

La dirigeante de la société a d'ailleurs rappelé mercredi qu'elle espérait voir les revenus de GM liés aux véhicules électriques passer d'une projection de 10 milliards de dollars en 2023 à 90 milliards de dollars d'ici à 2030.

Elle a également indiqué, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes, que le constructeur envisageait de construire deux nouvelles usines de fabrication de batteries électriques aux Etats-Unis d'ici à 2025.

"En exploitant sa technologie, le groupe automobile historique sera capable de rogner des parts de marché dans tous les secteurs à des entreprises qui fabriquent exclusivement des véhicules électriques", écrivent MM. Ives et Katsingris.

"Mais Tesla conservera son emprise ferme au sommet de l'industrie des véhicules électriques", prédisent-ils.

Le groupe dirigé par Elon Musk est entré en début de semaine dans le club très restreint des entreprises valant plus de 1.000 milliards de dollars en Bourse après une méga-commande passée par le loueur Hertz.

Interrogée sur la chaîne CNBC, Mme Barra a assuré que GM pouvait "absolument" rattraper Tesla en nombre de véhicules électriques vendus dans les cinq prochaines années.

Le groupe de Detroit souhaite commercialiser au moins 30 modèles électriques d'ici à 2025.

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© 2021AFP