GM: bénéfice -60% au 1er trimestre, affecté par la Corée

General Motors (GM) a annoncé jeudi une baisse de 60% de son bénéfice net trimestriel, en raison d'une charge de 942 millions de dollars liée à sa restructuration en Corée du sud et d'une baisse de sa production aux Etats-Unis.

Le constructeur automobile a dégagé un bénéfice net de 1,05 milliard de dollars lors des trois premiers mois de l'année, contre 2,61 milliards à la même période en 2017.

Ce résultat s'est toutefois traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du nord, de 1,43 dollar contre 1,24 dollar attendu en moyenne par les analystes.

Dans le cadre d'un vaste plan de restructuration visant à se désengager des marchés déficitaires et moins rentables, le premier groupe automobile américain a décidé de réduire la production en Corée du sud et d'y fermer une de ses quatre usines d'ici à la fin du mois de mai dans l'espoir de renouer avec la rentabilité dès 2019.

Lors du trimestre, il y a réduit ses capacités de production d'environ 25% et supprimé une bonne partie des 2.600 emplois qu'il compte éliminer au total, a indiqué Chuck Stevens, le directeur financier, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.

Un accord salarial a été conclu avec un syndicat local qui permettrait au groupe américain d'économiser jusqu'à 500 millions de dollars par an.

GM, qui a menacé de quitter le pays à moins d'y réduire drastiquement ses pertes, est en outre en négociations pour obtenir une aide gouvernementale. Un accord préliminaire a déjà été trouvé avec la banque publique Korea Development Bank (KDB), prévoyant l'injection de 750 millions de dollars dans les opérations coréennes de GM contre une participation minoritaire, a assuré jeudi M. Stevens.

KDB détient déjà 17% de GM Corée, qui exportait vers l'Europe une bonne partie de ses voitures jusqu'à ce que GM cède l'an dernier ses marques européennes au français PSA Peugeot Citroën, le groupe chinois SAIC Motor 6% et GM 77%.

A Wall Street, le titre perdait 2,10% à 37,31 dollars dans les premiers échanges.

- Transition -

Le géant de Detroit (Michigan, nord) veut se concentrer sur les deux premiers marchés mondiaux de l'automobile que sont l'Amérique du nord (Etats-Unis, Canada et le Mexique) et la Chine.

Ce pari semble payant puisque GM a généré des revenus record au premier trimestre en Chine, ce qui a dopé son chiffre d'affaires total alors même que la production a ralenti aux Etats-Unis sur fond de transition dans les usines entre vieux et anciens modèles de camionnettes à plateau (pick-up) et de 4X4 de ville (SUV).

Le chiffre d'affaires a reculé de 3,1% à 36,1 milliards de dollars, mais il est supérieur aux 34,66 milliards anticipés. Le déclin a été limité par des ventes en hausse de 8% à 986.052 voitures, un record, en Chine pour un bénéfice également record de 597 millions de dollars (+18%). Par comparaison, le groupe n'a vendu que 715.794 véhicules aux Etats-Unis.

"Les résultats du trimestre sont en ligne avec nos attentes qui prenaient en compte une baisse de la production attendue en Amérique du nord due à la transition entre les tout nouveaux modèles Chevrolet Silverado et GMC Sierra. Nous sommes bien partis pour enregistrer de solides résultats en 2018", a déclaré la PDG Mary Barra.

GM avait averti en février que sa performance au 1er trimestre serait la plus faible comparée aux trimestres à venir, principalement parce qu'il effectue des travaux dans des usines et sur des lignes d'assemblage en Amérique du nord pour donner la priorité aux grosses voitures prisées par les consommateurs américains.

La modernisation de sa gamme de SUV et de pick-up, la plus importante en plus de 20 ans, affecte trois sites, ce qui a entraîné une baisse de 8% de sa production à 809.000 véhicules fabriqués dans cette région au premier trimestre, selon WardsAuto.com.

La marge opérationnelle est tombée à 7,2% mais GM continue de tabler sur un niveau de 10% pour l'ensemble de l'année. En 2017, cette marge était de 10,7%.

Ford, le grand concurrent, a pour sa part annoncé la veille arrêter d'investir dans les voitures compactes en Amérique du nord pour mieux se concentrer sur les grosses voitures.

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