Ghosn soutient l'idée d'un "Airbus des batteries"

Le PDG de Renault a soutenu vendredi l'idée de la Commission européenne de former un "Airbus des batteries" pour les voitures électriques face à la concurrence asiatique, mais a exclu de participer à un tel consortium.

"Est-ce qu'il faut faire des batteries en Europe ? Je pense que oui. Pourquoi ? L'industrie automobile est une industrie très importante pour l'Europe", a développé Carlos Ghosn lors d'une conférence de presse au sujet du nouveau plan stratégique de son entreprise, en particulier axé sur le développement de modèles électriques.

A la mi-septembre, le vice-président de la Commission européenne chargé de l'énergie, Maros Sefcovic, avait plaidé pour un "Airbus des batteries", soit une alliance des constructeurs européens pour fabriquer cet élément clé.

Pour le moment, les fabricants d'automobiles européens ne se lancent pas dans la production de cellules de batteries lithium-ion, jugée moins chère en Asie.

"Concernant la voiture électrique, nous devons reconnaître que les États-Unis et la Chine avancent plus vite que nous", avait expliqué M. Sefcovic, qui veut réunir la semaine prochaine des acteurs européens du secteur à Bruxelles pour en parler.

"A partir du moment où les batteries vont devenir un composant majeur de la voiture de demain, il serait quand même dommage que l'industrie automobile, qui est une activité forte en Europe, abandonne ce composant", a remarqué M. Ghosn.

"Ceci étant dit, il ne faut pas que la batterie soit uniquement européenne, il faut qu'elle soit européenne et compétitive pour que les différents constructeurs puissent l'acheter", a encore dit le PDG de Renault qui, avec Nissan et Mitsubishi, ses partenaires au sein d'une alliance industrielle, revendique 500.000 voitures électriques vendues en cumulé.

Mais malgré cette expertise, M. Ghosn a exclu de participer à une éventuelle future usine européenne de batteries.

"Nous venons de céder les activités batteries de l'alliance" à une entreprise chinoise, a-t-il rappelé. "C'est aux fournisseurs de le faire", a-t-il dit à propos d'un consortium de batteries, même "si on l'encouragera, on le facilitera".

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