Ghosn "prêt à aller" en Iran mais avec prudence...

Le PDG de Renault et Nissan Carlos Ghosn a affirmé lundi être "prêt à aller" en Iran pour y développer l'empreinte industrielle des constructeurs automobiles, mais a appelé à rester "extrêmement prudent" tant que les sanctions ne seront pas levées.

"Oui, l'Iran est un marché très prometteur", a remarqué M. Ghosn, répondant à une question de l'AFP en marge du salon automobile de Detroit (Michigan, nord des Etats-Unis). "Aujourd'hui, il représente plus d'un million de voitures, il a le potentiel d'aller à 1,5 ou 2 millions", a-t-il ajouté.

Le taux d'équipement y est inférieur à 100 voitures pour 1.000 habitants --six fois moins que dans l'Union européenne-- et ses consommateurs, non seulement solvables mais aussi friands de modèles bien équipés, n'ont pas eu pleinement accès aux autos neuves depuis que des sanctions économiques renforcées ont été imposées par l'Europe et les Etats-Unis, contraignant certains constructeurs à quitter le pays.

L'accord historique sur le programme nucléaire iranien signé en juillet 2015 entre Téhéran et les grandes puissances ouvre la voie à la levée des sanctions. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a affirmé la semaine dernière qu'il serait mis en oeuvre dans quelques "jours".

"Nous sommes prêts à y aller, mais nous voulons y aller d'une façon qui soit durable", a ajouté M. Ghosn, qui s'exprimait en anglais, en reconnaissant que "beaucoup d'accords" avaient été conclus avec la partie iranienne. "Mais notre service juridique n'a pas encore donné le feu vert", a-t-il insisté.

En juillet, un responsable de l'entreprise d'Etat iranienne Pars Khodro avait affirmé au Wall Street Journal que Renault négociait une prise de participation minoritaire au capital.

Ce responsable avait précisé que le groupe français négociait aussi l'achat d'installations comme des usines automobiles de la maison-mère de Pars Khodro, le groupe Saipa.

Les sanctions infligées à l'Iran ont étranglé la production dans ce pays des véhicules de la marque Renault, dont la "Tondar", version locale de la Dacia Logan montée avec des pièces détachées importées.

De son côté, le concurrent français de Renault, PSA Peugeot Citroën, qui a quitté l'Iran en 2012 sous la pression des sanctions, est en "discussions intenses" avec son partenaire historique IranKhodro pour créer une nouvelle coentreprise. Il a en outre signé en octobre dernier un accord de distribution en Iran de sa marque aux ambitions luxueuses, DS.

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