Ghosn: le gouvernement tirera "les conséquences" d'un éventuel empêchement prolongé

Le gouvernement français tirera "les conséquences" pour la gouvernance de Renault d'un éventuel empêchement prolongé de son PDG Carlos Ghosn, détenu depuis novembre au Japon pour des malversations présumées, a dit mardi la ministre des Transports.

"Le gouvernement n'a pas d'indications aujourd'hui qui peuvent le conduire à conclure qu'il y a une responsabilité de M. Ghosn (...). Il y a un principe qui est la présomption d'innocence, et le gouvernement applique ce principe", a déclaré Elisabeth Borne sur Franceinfo.

L'Etat français, très impliqué dans le dossier Renault, est le premier actionnaire du constructeur automobile français avec 15% du capital et environ 22% des droits de vote.

"La gouvernance de Renault, elle est assurée, il y a une gouvernance provisoire mise en place. Evidemment, si cet empêchement devait durer, il faudrait en tirer les conséquences", a-t-elle cependant ajouté, sans plus de précision.

Incarcéré au Japon depuis le 19 novembre, le patron de Renault, qui clame son innocence, n'est plus en position de gérer le groupe. Il s'est dit "faussement accusé et détenu de manière injuste", lors de sa première comparution devant un juge mardi.

Carlos Ghosn pourrait rester en détention jusqu'à son procès dans plusieurs mois, a confié son avocat, promettant néanmoins de "répéter les demandes de mise en liberté sous caution".

Le conseil d'administration de Renault avait décidé le 20 novembre de maintenir M. Ghosn comme président-directeur général, disant ne pas être "en mesure de se prononcer" sur les charges pesant contre lui.

Il a provisoirement nommé Thierry Bolloré, directeur général du groupe, pour assurer l'intérim. Philippe Lagayette, administrateur référent de Renault, préside de son côté le conseil d'administration, sans avoir le titre formel de président.

Le gouvernement français a toujours souligné le caractère "provisoire" de ce dispositif.

Carlos Ghosn, PDG de Renault, a été le grand architecte de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, ensemble franco-japonais complexe reposant sur des participations croisées non majoritaires qui s'est hissé au premier rang des constructeurs automobiles mondiaux. Il avait été démis fin novembre de ses fonctions de président des conseils d'administration de Nissan et Mitsubishi Motors.

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