Ghosn: audience aux prud'hommes le 21 février

La procédure intentée par l'ex-patron de Renault Carlos Ghosn, qui réclame 250.000 euros au titre d'indemnité provisionnelle de départ à la retraite, doit être examinée le 21 février par le conseil de prud'hommes de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), a-t-on appris mardi de source judiciaire.

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La demande sera examinée en référé, une procédure d'urgence.

L'ancien patron de Renault, installé au Liban après avoir fui le Japon où il est poursuivi pour malversations, a engagé une bataille judiciaire contre le constructeur automobile pour réclamer au total près de 800.000 euros de pension annuelle et quelque 15 millions d'euros en actions.

Le dirigeant de 65 ans, à la retraite forcée à cause de ses déboires judiciaires, estime que ses droits ont été bafoués par Renault. Outre la procédure devant les prud'hommes, il se prépare à affronter l'entreprise devant un tribunal de commerce.

Estimant que Carlos Ghosn avait démissionné de ses fonctions le 23 janvier 2019 après son incarcération au Japon pour diverses malversations présumées, Renault avait annoncé l'an dernier que l'homme d'affaires franco-libano-brésilien avait perdu ses droits à une "retraite-chapeau" d'un montant brut de 774.774 euros par an.

Le conseil d'administration du groupe au losange avait également estimé que l'ancien PDG avait perdu ses droits aux actions qui lui avaient été attribuées entre 2015 et 2018 en récompense des bonnes performances du constructeur.

Considéré comme démissionnaire, M. Ghosn a ainsi perdu 380.000 actions, dont la valeur est estimée à environ 15,5 millions d'euros au cours actuel du titre Renault.

L'ancien patron de l'alliance Renault-Nissan assure de son côté qu'il a quitté l'entreprise pour justement faire valoir ses droits à la retraite alors qu'il était de fait empêché de diriger le groupe.

Le 9 janvier, la justice libanaise lui a interdit de quitter le pays à la suite d'une demande d'arrestation d'Interpol. Au Japon, M. Ghosn fait l'objet de quatre inculpations: deux pour des revenus différés non déclarés aux autorités boursières par Nissan et deux autres pour abus de confiance aggravé.

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