General Motors: bénéfice net +72% au troisième trimestre

Le constructeur automobile américain General Motors (GM) a nettement profité au troisième trimestre de la demande aux Etats-Unis pour ses 4x4 de ville et ses pick-up, même si demeurent de nombreuses incertitudes autour de la pandémie et d'un nouveau plan de soutien à l'économie.

Son bénéfice net à bondi de 72% à 4 milliards de dollars. Ajusté par action et hors éléments exceptionnels, référence des investisseurs nord-américains, le bénéfice s'élève à 2,83 dollars, soit bien plus que les 1,38 dollar attendu par les analystes.

Son action prenait 1,8% vers 16H30 GMT à Wall Street.

Les ventes de voitures avaient chuté au moment où le Covid-19 commençait à se propager à grande échelle dans le monde, et certaines avaient dû temporairement fermées, faisant perdre 800 millions de dollars à General Motors au deuxième trimestre.

Mais la demande s'est depuis redressée: par peur des transports en commun, pour s'évader de centres urbains où les activités se sont fortement réduites, de nombreux Américains ont décidé d'acheter une voiture, neuve ou d'occasion.

Certains ont été aidés par les aides versées aux ménages par le gouvernement en début de pandémie.

Le nombre de véhicules vendus par General Motors aux Etats-Unis s'affichait encore en baisse de 10% au troisième trimestre par rapport à la même période en 2019. Mais la demande a concerné principalement les SUV (4x4 de ville), pick-up (camionnettes à plateau) et crossover (croisement entre SUV et berline) comme la Chevrolet Blazer - des véhicules vendus plus chers et plus rentables que les berlines.

Le groupe a d'ailleurs prévu d'augmenter ses capacités de production de pick-up en investissant plus d'un milliard de dollars canadiens dans une usine au Canada.

Les ventes du groupe ont aussi progressé de 12% en Chine, un marché important pour General Motors, avec un intérêt particulier pour les marques Buick et Cadillac.

Le géant de Detroit a également profité de la bonne tenue de sa branche de prêts pour l'achat d'automobile.

Son chiffre d'affaires s'est stabilisé à 35,48 milliards de dollars entre juillet et septembre.

Dans le même temps, le groupe a continué à mettre en oeuvre des mesures d'économie, plus de 200 millions de dollars sur le trimestre.

Sur l'argent emprunté en urgence au printemps pour faire face à la pandémie, GM a pu rembourser 5,2 milliards de dollars au troisième trimestre et 3,9 milliards en octobre.

Le groupe, qui avait suspendu en avril les versements de dividendes pour préserver sa trésorerie, prévoit de les reprendre "mi-2021", a indiqué la patronne du groupe Mary Barra lors d'une conférence téléphonique.

 

Discussions en cours avec Nikola

Le trimestre a aussi été marqué par l'annonce, début septembre, d'un partenariat d'ampleur avec le fabricant de camions électriques et à hydrogène Nikola. Mais des doutes ont rapidement émergé sur la réalité des activités de la jeune start-up et GM a décidé de renégocier les termes de l'accord.

Ces discussions sont "encore en cours", a souligné Mme Barra sans donner plus de détails.

Alors que les ventes sont généralement moins fortes au quatrième trimestre, le groupe fait en plus face cette année à des aléas inhabituels pour les mois à venir.

Le fait que le dépouillement des élections prenne plusieurs jours "était prévu", a souligné Mme Barra. "Je ne sais pas si cela ressemblera à la situation que nous avons eue en 2000", quand les Américains avaient dû patienter 36 jours avant la désignation du républicain George W. Bush comme vainqueur face au démocrate Al Gore, a relevé la dirigeante. Cet épisode avait à l'époque pesé sur leur consommation.

La résurgence de la pandémie est à surveiller car cela pourrait avoir des conséquences dans les usines et sur la demande.

"On ne sait pas non plus ce qui va se passer avec le plan de soutien à l'économie" alors que les républicains semblaient en bonne position pour conserver leur majorité au Sénat, tandis que les démocrates étaient en passe de garder leur avance à la Chambre des représentants, a ajouté Mme Barra.

"Il y a beaucoup d'éléments mouvants en ce moment", a-t-elle conclu.

jum/Dt/sl

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